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 Les contes de Shalaye ...

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MessageSujet: Les contes de Shalaye ...   Les contes de Shalaye ... EmptySam 27 Fév 2010 - 20:48

Je posterai ici même quelques histoires que j'écris , sortant donc de mon imagination , ou non . La première s'intitule " Have You Forever " et n'est pas terminée , elle est la toute première que j'ai écris , alors voilà ^^


"Lorsqu'ils naissent ... "


" Personne n'aurait pu prédire . C'était arrivé comme elle est partie .
Lentement sortit de l'ombre par cet ange , je ne voyais pas cette menace grandissante , ni les nuages noirs qui assombrissaient notre ciel .
Encore maintenant , je n'arrive pas à accepter . Je n'arrive plus à avancer .

Ma vie ne tenait qu'à un nom , aujourd'hui envolé ... Liv . "





" Chapitre 1 : Lorsqu'ils naissent ... "


Deux ans auparavant _ Los Angeles , dans une chambre d'appartement _ 04 h 27



La lune éclaire la petite pièce qui me sert de chambre , de par ces doux rayons lumineux . Je suis assis sur mon lit , une cigarette à la main , fixant le vide . Cette nuit encore je n'aurais pas dormit .
J'entends la porte d'entrée s'ouvrir puis se refermée avec fracas . Ma mère . Je tire une dernière latte , puis écrase maladroitement la cigarette dans mon cendrier déjà trop remplit .

Je me lève , et sors pour me retrouver dans la cuisine . Elle est assise , un verre de whisky à la main .


- Tu rentres tôt , ce soir . Lui lançais-je , passif .

Elle ne daigna pas un regard vers moi , et bu cul sec son verre . Elle se lève , passe à côté en ne manquant pas de me bousculer , et s'enferme dans sa chambre .
Je soupire , puis m'assois à mon tour .
Encore un client qui à été trop loin . Je passe ma main dans mes cheveux , et m'étire longuement .
Peut-être me penserez-vous sans sentiments , mais ... j'avoue . Il y a longtemps que je n'éprouve plus rien à la vue de ma "génitrice" .
Cette vulgaire trainée m'a tout bonnement oubliée le jour où mon père est mort . Pas très joyeux , n'est-ce pas ?
Mais je fais avec . Après tout , je sais me débrouiller seul , et je n'ai pas besoin d'elle .
Qui je suis ? Bonne question . A vrai dire , je ne le sais pas moi-même . Oui , bien sûr , j'ai un nom , comme tous le monde . Jessie McFallen . Je viens d'avoir dix sept ans , et je suis à la fac . Rien de bien intéressant . On pourrait même dire que je suis un adolescent des plus banal . Quoi ? Banal rime avec marginal ? En effet , c'est aussi comme ça que l'on me voit . Mais cela ne me dérange pas . Je ne cherche pas à être des plus populaire . A quoi bon s'entourer de personne qui ne sont là que pour votre statut , et qui vous tournent le dos dès qu'un ennuie approche ?A rien , bien évidement . Mais trêve de bavardages , je suis censé me lever dans moins d'une heure pour les cours .. et je n'ai rien dormit . Je m'allume une autre cigarette , et m'assois sur le rebord de la fenêtre .
Los Angeles ... un paradis de nuit .


06 h 00 .

Mon réveil sonne . Je l'éteins rapidement , étant debout . J'attrape mes habits , et vais à la salle de bain . De là , je fais couler l'eau chaude , et entre rapidement dans la douche .
Qu'il est bon de croire que tout nos soucis s'en vont au grès de l'eau qui coule le long de notre peau .. Que tous ce dont nous ne sommes pas fier peut ainsi disparaître ..


- Jessy ! Magnes-toi !

... Ou pas .
Ma mère ne m'adresse la parole que lorsque cela l'arrange .
Je soupire , puis finis rapidement . Enfin prêt , je sors , prend mon sac et me rend au dehors .
Nous sommes à la mi-novembre . L'air est frais , et le ciel légèrement grisé . J'accélère le pas me rendant compte de l'heure déjà bien avancée . J'arrive finalement au moment de la sonnerie . Je passe le portail à demi-fermé , et traverse les longs couloirs pour arriver à la salle de cours . Littérature . J'entre et m'installe au moment où notre professeur arrive .


- Bonjours , asseyez-vous .

Le "Bonjours général" retentit dans la salle , puis nous sortons nos affaires .

- Bien , je présume que vous avez tous lu le livre demandé ?

Je relève alors soudainement la tête . Bien évidement , .. non , je ne l'avais pas lu . "Roméo et Juliette" .. très peu pour moi , merci . Ce genre de fable à l'eau de rose me fatigue bien plus qu'autre chose . Puis à force , nous le savons tous . Roméo aime Juliette , Juliette aime Roméo , mais ils n'ont pas le droit de s'aimer . Quelle issue ? Et bien la mort des deux , évidement ! Pathétique . Je sors alors le bouquin que je n'ai pas ouvert , et le pose sur le côté de ma table .

- Alors dans ce cas , quelqu'un va m'expliquer en quelques phrases le contexte .

Bien sûr , il ne sert plus à rien de prier pour que cela ne nous tombe pas dessus . Elle balaye la salle du regard , puis revient sur moi , malgré les nombreuses mains levées .

- Monsieur Mcfallen , qu'avez-vous à dire sur cet œuvre ?

Une œuvre ? J'étouffais un rire , puis passais ma main dans mes cheveux sombres avant de prendre parole .

- Et bien .. Ce n'était pas si intéressant que ça . Lui répondais-je , tout sourire .

Elle hausse un sourcil , et croise les bras . Profaner ainsi Shakespeare , quel affront !


- Vraiment ? Et puis-je savoir pourquoi ? Me lance-t-elle d'un ton froid .
- Pourquoi ? Tout simplement parce que..

Mais je suis coupé dans mon explication , lorsque quelqu'un frappe à la porte , ce qui provoque un horrible froncement de sourcils de ma chère professeur .

- Entrez .

La porte s'ouvre doucement , laissant peu à peu apparaître une jeune fille à la longue chevelure sombre . Elle avance d'un pas hésitant , et lève la tête .

- Pardonnez-moi .. j'ai dû finir quelques papiers au secrétariat ... , S'excuse-t-elle d'une petite voix .

Et contre toute attente , le visage de notre professeur s'adoucit , alors que la jeune fille avait finit de se justifiée .


- Ah ! Vous êtes Mademoiselle Johnson ! Il n'y a pas de mal , venez donc vous présenter à la classe !

Elle pousse alors gentillement la nouvelle devant tous le monde , et s'installe à son bureau . Je détaille la nouvelle . Elle semble gênée , et n'ose pas parler . Je baille alors , et prend appui de ma tête sur ma main .
Enfin , elle se décide à dire quelque chose .


- Hum .. Bonjours .

Un grand blanc s'installe , ce qui la fait viré au rouge carmin .

- Je suis .. nouvelle . Je viens du New Jersey .. je m'appelle Liv Johnson ..

Elle lance un regard du style " appel à l'aide" à la professeur qui lui fait signe qu'elle peut aller s'asseoir . La fille lui sourit alors timidement , puis cherche une place de libre . Elle en trouve enfin une , et s'installe derrière moi . J'aurais pu dire , " sauvé par la nouvelle" . Mais il semble que notre chère Madame Hadkins ne m'est pas oubliée .

- Revenons-en à votre explication , Mcfallen .

Je soupire puis prend le livre entre mes mains .

- Je disais donc , que ce livre n'est qu'un tissus de "bourrage de crâne" à l'eau de rose , ne servant qu'à faire rêver les jeunes filles en mal d'amour , où les éternelles célibataires aux cinquante chats . On arriverais facilement à anticiper chacun de leurs faits et gestes . Ce livre et tout simplement stupide .
- Et l'as-tu seulement ouvert ?


Je souriais .

- Très franchement ? Non . Rien que la couverture me semblait pathétique .

Elle se leva alors lentement , retira ces lunettes pour passer sa main sur ces yeux , puis me fixa .. presque agressivement dirais-je .

- Jessie McFallen , je crois que..
- Je crois qu'il à tord .
La coupa soudainement une petite voix .

Plus aucun bruits ne se fait entendre dans la salle , et je me retourne lentement vers la nouvelle , qui venait de lancer son propre opinion ...
C'est alors que je croise son regard . Ces yeux , d'un bleu réellement troublant sont à la limite de m'aveugler ...


- Je crois .. qu'il à tord .
-Vraiment ?
commença la furie soudainement plus calme , Et pourquoi donc ?
- Parce que .. c'est un livre emplit de sentiments vraiment sincères . Chaque sensation des personnages sont ressenties par le lecteur . Ce n'est pas qu'une histoire . C'est un recueil d'émotions et de sincérité .

Je n'avais pas lâché du regard cette nouvelle un peu trop bavarde à mon gout , et soupira dès qu'elle eût finit . Quant à ma professeur , elle sembla complètement subjuguée , et en admiration devant elle . Encore une tête , c'est super .
Madame Hadkins réajusta ces lunettes sur sont nez , et retourna à son bureau .


- Mademoiselle Johnson , je pense que vos avis nous seront très instructifs à l'avenir . Quant à vous , monsieur Mcfallen , prenez-en donc note !

J'éclatais de rire , puis me retournais à ma table . En prendre note ? Quelle blague . Le seul livre qu'on m'est jamais forcé d'ouvrir fût la bible , et j'en garde un assez mauvais souvenir . J'eus le droit à une remarque de la professeur , puis elle repartit dans son explication . Je me retournais alors vers la nouvelle .

- .. Liv , c'est ça ?

Elle releva la tête vers moi , étonnée , puis me gratifia d'un sourire gêné , voir maladroit .

- Oui .. hum . Excuses-moi , pour tout à l'heure . Je ne voulais pas te ridiculiser ou quoi ..
- Ah oui ?
- Oui .. c'est que je trouvais que tu avais juger bien trop vite Shakespeare ..


Je passe ma main sur mon visage , et soupire longuement .

- Mais merde .. tu crois sérieusement que ce genre d'histoire d'amour fleur bleue existe réellement ?

Liv me regarde avec insistance , puis baisse finalement les yeux . Encore une qui ne sait pas se défendre , ni affirmer ce qu'elle dit .

- Pas .. forcément . Mais je crois aussi que nous ne risquons rien à y rêver .

J'hausse un sourcil .Rêver d'un amour tragique ? Qu'est-ce que c'était encore que ce cas ...

- Ouai .. c'est ça .

Madame Hadkins essaie de m'envoyer sa craie , en vain bien évidement .

- Monsieur Mcfallen ! Laissez mademoiselle Johnson ! Je ne voudrais pas que vous lui communiquiez votre superbe sens du savoir .

Je me retourne dans un soupire .

- Je lui expliquais ce que nous avions fais depuis le début de l'année .
- C'est cela oui .. souffla-t-elle avant de reprendre son cours .


Lorsque je me retourne vers Liv , celle-ci rit doucement . Je me gratte le haut de la tête , ne comprenant pas .

- Pourquoi tu ris ?
- Parce que notre professeur n'a vraiment pas l'air de t'apprécier !


Je lui souris , fière de moi , et remet quelques mèches en place . Du style , c'est ça qu'il faut lorsque l'on vous complimente .

- En effet . Et je le lui rend bien ! Elle est jalouse de mon savoir incommensurable , voilà tout .

Liv me sourit , amusée , puis écris en même temps sa leçon . Je souris alors tout en la regardant , puis retourne finalement à ma place . Qui sait ... peut-être n'est-elle pas si .. " comme les autres" .


La journée prend fin . Je saute de ma chaise , et suis le premier à sortir , comme à l'habitude . Je cours en arrivant à la fin du couloir , et me dépêche .
Me voilà dans la rue . Je prend le chemin habituel . Celui qui me mène chez moi . Enfin , pas exactement ...
Arrivé à un croisement , je me faufile dans une étroite ruelle . Là , un homme habillé de noir attend . Je le rejoins , et lui sert la main , tout en vérifiant qu'on ne m'est pas suivit .


- T'en as mis du temps .. j'commençais à croire que tu viendrais plus .
- Tu te fou de moi ? Je t'ai donné rendez-vous . C'est juste que les cours se sont finit un peu plus tard .


Il sort alors de sa poche un sachet , que je m'empresse de saisir et de mettre dans la mienne . Je sors de l'autre une liasse de billets , et il fait de même , vérifiant à son tour qu'on ne nous voit pas .

- Les affaires avec toi sont toujours les meilleures , Jessie .
- C'est parce que j'ai un bon fournisseur .
Lui répondais-je , le gratifiant d'un clin d'œil .

Je lui tapais amicalement l'épaule , puis repartais d'où j'étais arrivé . Passant nerveusement ma main dans ma poche toutes les minutes j'arrivais finalement chez moi .
De là , je m'enfermais dans ma chambre , malgré que ma génitrice ne soit pas là . Mesure de sécurité , sait-on jamais .

Je m'asseyais sur mon lit , et sortais le sachet de ma poche en souriant .


- Il est temps de se détendre ...


Dernière édition par Shalaye le Lun 18 Oct 2010 - 11:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les contes de Shalaye ...   Les contes de Shalaye ... EmptyVen 16 Avr 2010 - 8:11

"Chapitre 2 : Ainsi va la vie . "


J'ai encore l'impression de voler . Oui , cette sensation d'être libre comme l'air , et de ne plus avoir cette pression contre mon cœur . J'aurais pu dire à cet instant que la tête me tournait , et que je n'avais plus pieds à terre , mais je préférais dire que je planais . Oui , je planais tout simplement . Le sachet que Matt m'avait passé la veille n'était pas des plus abordables , mais il en valait la peine , croyez-moi . Au jour d'aujourd'hui , je n'ai besoin que de ça , pour passer une bonne nuit entière . Et ça ne me dérange pas . Drogué ? Hm ... je n'apprécie pas particulièrement ce terme . Dépendant .. peut-être plus . Oui , je le suis . Je le sais . Et je l'assume . Mais aujourd'hui , qui ne l'est pas ? De plus , Los Angeles n'est pas une ville des plus calmes et des plus saintes .
J'essaie de bouger dans mon lit , pour tenter d'attraper mon réveil . Je me hisse jusqu'au bord du lit , et touche du bout de mes doigt celui-ci . Enfin en ma possession ..


- Et merde ..

Déjà huit heure vingt . Je suis en retard .
Je soupire , puis me fais violence pour ne pas écouter la voix en moi qui me dit de rester au lit . Après quelques minutes d'essais , je tiens enfin debout . Enfin .. presque . Je prend appuie sur le mur , et titube jusqu'à la cuisine . Ma génitrice n'est pas rentrée de la nuit , me semble-t-il . Je vais au frigo , et me sert un verre frais de jus de fruits . Et oui , il faut bien que je fasse passer tout ça pour arriver en vie au lycée . Le liquide ingurgité , je me rend à la salle de bain , et fait longuement couler l'eau chaude qu'il reste sur mon visage . Je m'habille , attrape mon sac , et frissonne déjà , à peine la porte d'entrée passée .
Il pleut . Puis pour en rajouter une couche , je n'ai bien évidement pas de parapluie .

Je marche comme si de rien n'était , ne pressant pas le pas . De toute manière , le professeur ne m'aurait pas laisser assister à son cours . Il est neuf heure moins vingt . J'ai encore le temps . Je m'arrête donc dans un parc ,et m'assois sur un des bancs pour m'allumer une cigarette . Ceci fait , je m'étire, et ferme les yeux quelques instants . J'entend l'agitation de la ville , les voitures des hommes qui partent pour travailler , et les marchands qui font leur commerce . Rien d'exeptionnel . Un petit couinement me vient aux oreilles . J'ouvre les yeux et découvre un chien me reniflant le bas du pantalon . Je me redresse , et approche doucement ma main pour qu'il la renifle .


- Alors , toi aussi tu es seul ?

L'animal me regarde , aboie , remue la queue , puis s'en va . Je soupire , puis me lève pour partir . La pluie s'est calmée . Je descend la rue , tout en soufflant dans mes mains glacées par le vent frais du matin , quand un crissement de pneus vient m'avertir ..
J'ai à peine le temps de me retourner , et d'entendre un " Attention .. ! " . Trop tard . Me voilà à terre , sous le vélo d'une malheureuse idiote . Je lâche un juron , me voilà trempé . J'entend une exclamation , puis quelqu'un vient au dessus de moi .


- Pardon , je.. ah ! Jessie ?! Est-ce que ça va .. ?

Cette voix féminine me rappelle quelque chose . J'ouvre les yeux , et découvre une Liv toute affolée . Je fronce les sourcils , puis redresse , évitant son aide .
Je frotte mon pantalon , puis soupire une énième fois . Enfin , je me retourne vers elle .


- Ça t'arrive souvent de renverser les gens comme ça ?
- Pardon .. mes freins se sont arrêtés de marcher subitement ..


Je ne répond pas , puis la regarde un moment , stoïque . Je me détend enfin , puis redresse son vélo . Je m'accroupis , et regarde ces freins ...

- Le fil est coupé . Normal qu'ils ne marchent pas .

Elle passe sa main derrière sa tête et me fait un sourire désolé . Je me redresse , et lui tend le guidon . Elle le saisit , et marche à mes côtés . Pas que ça me dérange , mais je n'ai pas pour habitude de parler . Ce qu'elle n'a pas l'air de savoir ...

- Tu es en retard toi aussi ? me demande-t-elle .
- Je crois que c'est évident .
- Moi je n'ai pas entendu le réveil sonner .. ,
commence-t-elle , je commence assez mal pour un début .

Je ne répond rien . En faite , je n'ai pas besoin de répondre . A quoi bon continuer la conversation si je n'ai pas envie de parler ? Je la sens me regarder , puis se reconcentrer sur la route , son vélo en mains .
Nous arrivons enfin au lycée . Elle dépose son vélo à l'entrée , et me rejoint en courant . Enfin au chaud , elle ne manque pas de secouer ses cheveux humides par la pluie , et donc de m'envoyer toute cette eau . Je fronce les sourcils , passe ma main sur mon visage , et m'en vais .


- Ah .. attends !

Encore une fois , elle me court après , et me rattrape .

- Nous pourrions dire que je t'ai renversé en vélo ? C'est un peu ce qu'il s'est passé ...
- Je n'ai pas besoin de me justifier sur mes retards . Ça ne regarde que moi .


Elle essai de répondre quelque chose , mais se tait , voyant la porte de notre salle de cours . Je ne frappe pas , l'ouvre , et entre , suivis de près par Liv . Le professeur arrête son cours , et nous regarde avec étonnement et insistance . Je lève les yeux , puis vais m'asseoir à ma place . Il me suit du regard , puis revient à Liv .

- Je peux savoir ce qu'il vous est arrivé ? nous demande-t-il , légèrement sarcastique .
- Et bien .. , commence la nouvelle .

Elle baisse la tête , ne sachant quoi répondre . Et oui , ne lui avais-je pas demander de ne rien dire ? Quelle naïve ...

- Chercheriez-vous le renvoi , si tôt ? continue le professeur .

Devant l'impuissance de Liv , je pose mon sac à terre , et répond tout simplement .


- Je l'ai renversée en vélo .

Le professeur hausse les sourcils , puis se tourne lentement vers moi . Liv redresse soudainement la tête , et me regarde également . Je souris alors , fier de l'effet donné . Le professeur réajuste sa cravate puis fait signe à Liv d'aller s'asseoir . Elle rebaisse immédiatement la tête , puis pars à sa place en s'excusant . Je la suit du regard , puis attend que l'heure passe .
Liv n'a pas relevé la tête de son cahier depuis que nous sommes arrivés . Elle semble si faible qu'elle me fait de la peine . Enfin , façon de parler , puisque je me fiche bien de savoir si elle va bien ou non . Ce genre de jeune fille frêle sont les plus .. emmerdantes, si je puis me permettre . Toujours à baisser la tête et à s'excuser . Cherchant sans cesse à se justifier . C'est pathétique . Enfin .. la pose sonne , me tirant de mes pensées . J'attrape mon sac , et sors de la salle , en direction du fond de la cour . Là , je m'assois contre le mur , et m'allume une cigarette . Oui , il y à des fois où je me demande bien ce que je fais encore en cours ...
Les yeux fermés , j'entends quelqu'un approcher de moi lentement . Bien évidement , je sais que c'est elle . Ça ne peut être qu'elle . Je n'ouvre pas un œil , et lui lance directement .


- Tu vas me suivre comme un petit chien longtemps ?

Je l'entend qui s'arrête à quelques mètres de moi , puis ré-avancer . Elle arrive à côté de moi , et s'accroupit à ma hauteur . Elle ne parle pas . Je tire une latte de ma cigarette , puis recrache la fumée en soupirant .
Elle se décide enfin à parler ...


- Pourquoi tu as dis ça , tout à l'heure ?

... Ou à envahir mon espace vital par des questions inutiles . Je ne répond pas . Je crois que cela va devenir une habitude si elle continue . Je sens son regard insistant sur moi . Je me décide alors à parler .

- Et toi ? Pourquoi tu n'as rien dit ?

J'ouvre les yeux , et tourne la tête vers elle . Elle me regarde , puis baisse la tête , encore une fois ...

- Parce que .. tu avais dis que tu n'avais pas besoin de te justifier .. alors comme mon explication était en quelque sorte liée à la tienne ...

Je me met alors à rire doucement . Oui , c'est un gentil chien .

- Vraiment ? Et bien . Tu est tellement niaise .

Elle redresse la tête vers moi , d'un air étonné , et peut-être vexé . Je regarde en face , puis répond calmement , arrêtant de rire .

- Cela aurait été dommage que tu te fasses renvoyer . Ça n'aurait pas été super , " pour un début " .

Liv me regarde sans répondre , puis sourit légèrement . Je ne fais rien , puis finis ma cigarette . Elle prend son sac , ouvre la petite poche de devant , puis en sort des bonbons . Elle me regarde , puis m'en tend un.

- Tu en veux ? Ils sont à la cerise ! me dit-elle tout sourire .
- Je ne suis pas un gamin , Liv .

Elle ferme alors la main , puis baisse la tête en enlevant le sachet de l'une de ces sucreries . J'esquisse alors un sourire discret . C'est vraiment une gamine .
Mais en cet instant , je crois que sa présence ne m'était pas si gênante .
Je la regarde manger son " bonbon à la cerise" , puis me redresse .


- Ça sonne . On devrait se dépêcher , je suis pas sûr que le prof nous laissera une deuxième chance si on arrive encore en retard .

Elle redresse la tête vers moi , comme étonnée que je lui parle , puis me sourit avant de se levée . Elle s'arrête arrivée à ma hauteur , puis continue de sourire , attendant que j'avance pour me suivre . Je secoue doucement la tête en remarquant son attitude , puis me met en route , talonné , comme je l'avais prévus , par Liv .

Les cours passent à une vitesse .. égale à zéro . Travailler ? Ne me faites pas rire , j'ai d'autres soucis en tête . Rien qu'aujourd'hui , je ne pourrais pas rentrer avant d'avoir finis la plonge dans un vieux restaurent délabré . Argent de poche oblige . Sans ça , qui me paiera mes moments de détente ? Personne , bien évidement . Et puis , même avec ce que ma génitrice ramène , je n'aurais pas de quoi faire . Alors j'ai un job à mi-temps . Le proprio était tellement désespéré de ne trouver personne , qu'il s'était jeté sur le premier venu . Moi . Alors je me retrouve à nettoyer le trop peu de vaisselle moisie dans sa cuisine plus qu'infestée . Mais je ne me plains pas . Je suis le seul , avec lui , alors la paye rapporte assez bien . Quoique .. avec le peu de client qui vient y manger , je me demande bien comment il fait ... Enfin ! Je suis vite tiré de ma rêverie lorsqu'un mot attérit sur ma table . Je redresse doucement la tête , puis le lit . " Faut qu'on se voit , à la sortie . " . Je lève les yeux , et cherche dans la classe ... Je vois . Une fille , dont je ne me souviens plus du prénom . Je lui est déjà rendu service , auparavant . Je froisse le papier , et le balance à terre , tout en lui faisant signe de la tête que c'était bon . Elle semble soupirer de soulagement , puis se remet face au tableau . Je tourne la tête vers Liv . Elle est plus qu'absorbée par le cours . Je baille alors , puis m'endors sur ma table , attendant la fin de la journée .

Sommeille troublé me semble-t-il . Quelqu'un me secoue doucement l'épaule . J'ouvre un œil .


- Nom de Dieu , Liv ..

Elle arrête , et attend que je lève la tête , ce que je fais très lentement . Je me frotte les yeux , puis m'étire longuement . Nous ne sommes plus que tous les deux dans la salle . Je la regarde , puis sors mon portable . Le cours est finit depuis vingt minutes ... Je soupire , puis me lève et attrape mon sac . Je sors enfin de la classe , sans plus un mot . J'entend Liv me courir après . Elle m'attend , et se met à marcher , sans rien dire . Arrivé à la sortie du lycée , elle va prendre son vélo , et me rejoint , encore une fois . Je m'arrête alors , et reste de dos à elle .

- Combien de temps encore tu comptes me suivre , comme ça ?

Elle reste silencieuse quelques instants .

- Et bien ..

Sous l'impatience , je me retourne , et la fixe droit dans les yeux .

- Écoutes , je ne suis pas ton ami . Je ne te connais pas , et je ne le veux pas . Avoir un chien collé à mes basques n'a jamais été mon truc . Alors maintenant , j'aimerais que tu me foutes la paix .

Puis je m'en vais , comme si de rien n'étais . Pour mon plus grand bonheur , je ne l'entend pas me courir après . Méchant ? Oui , je le suis . Mais ici , il n'y a que comme ça qu'on peut seulement survivre . Et puis être entouré ne m'a jamais vraiment été utile . Je suis bien seul et associable .

- Jessie ! me chuchote une voix , à ma gauche .

Je tourne la tête , et aperçois une silhouette dans la pénombre d'une étroite ruelle . Je regarde sur mes côtés . Personne . Je fonce alors dans la rue . La fille du mot . Elle à le teint pâle , et les lèvres livides . Elle tend une main tremblante vers moi ...

- Jessie .. il .. il m'en faut . Maintenant ...

Je soupire , puis me cale contre le mur , m'allumant une cigarette .

- Écoutes .. , Emily..
- Cathy ...
- Ouai .. Cathy . Je fournis pas comme ça moi . Je la paie cette came , tu vois .
- Combien ?


Je relève la tête vers elle . Toujours tremblante , mais décidée la petite . Je ferme les yeux , et soupire . Après tout , c'est elle qui me demande ...

- Disons .. Cent cinquante .

Elle ne répond pas tout de suite , puis sort son porte-feuille . J'esquisse un sourire , puis sors de ma poche un de ces sachet tant convoité . Elle me tend la liasse de billets que je m'empresse de saisir , puis lui tend à mon tour ce qu'elle désire . Elle l'approche doucement de son visage , et le fixe , presque la larme à l'œil , j'ai envie de dire . Je regarde la sortie de rue , puis me tourne vers elle .

- Bien sûr , tu ne me connais pas , et tu ne sais pas d'où ça vient .

Elle acquiesce très vite de la tête , puis je prend direction de la ville .

Et voilà . Je pourrais tout aussi bien dealer toute la journée , sans avoir à travailler , mais ... je me sentirais trop sale . Ironique ? Prenez-le comme vous le voulez .



Dernière édition par Shalaye le Lun 18 Oct 2010 - 11:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les contes de Shalaye ...   Les contes de Shalaye ... EmptySam 16 Oct 2010 - 10:26

Chapitre 3 : " Pour une plaie . "


Restaurant " Barny's" _ 00h 17 .

Les mains plongées dans l'eau noire et visqueuse , j'écoute d'une oreille le patron du restaurant se plaindre tout en finissant son Martini . Bien évidement , il est saoul .

" Eh que tu t'rends compte ?! 'Ette salope m'a quittée bour cet enfoiré gui tient l'hotel 'e la ville ! "

Comme je le fais depuis maintenant une heure et demi , j'acquiesce de la tête en lâchant un " Hm . " . J'ai le droit au même discours tout les soirs , alors à force , je pourrais même me plaindre à sa place . Il est bientôt minuit et demi . Dans dix minutes , je partirais avec l'espoir d'entendre une vive détonation , pendant que je serais sur le chemin, comme chaque soirs où je me retrouve ici . Cruel ? Non , juste réaliste . A quoi bon continuer de vivre , si ce qui nous est cher n'est plus ?
Il se hisse comme il peut de sa chaise , ne manquant pas de renverser de la vaisselle , et titube vers l'arrière de la salle .


- Aller .. barres-toi main'nant ...

Je ne me fais pas prier , m'essuie les mains , et me " barre" , comme il me l'a si bien demandé . Je passe la porte .

- Et merde ...

Il neige . Je réajuste ma veste , puis avance dans la nuit froide . Je n'entend rien tout le long du chemin . Peut-être aura-t-il opté pour la pendaison ? C'est tout aussi rapide . Après cela , je n'aurais cas demander du travail à ce cher gérant de l'hôtel de ville . Je souris face à mon bon raisonnement . Soudain , le chien de ce matin surgit devant moi , et aboie . Je m'arrête , le regarde un moment , Puis continue ma route . Je l'entend partir , puis revenir en courant . Et pour en rajouter , ce même clébard marche tranquillement à côté de moi . Je soupire , puis lève les yeux au ciel , agacé . Enfin , je m'arrête .

-Ce chien me fait étrangement penser à quelqu'un ... , dis-je pour moi même , amusé par cette comparaison .

Le chien s'est arrêté , et attend que je reparte pour me suivre . S'il croit que je vais lui ouvrir la porte de chez moi , il se trompe royalement . Je pointe alors mon opposé du doigt , et le regarde .

- Dégages de là !

Je claque des doigts pour qu'il comprenne . Celui-ci couine , puis remue la queue en posant une patte sur mon jean . Oui , je devais avoir l'air très convainquant ...
Je passe ma main sur mon visage , puis le pousse avec mon pied . Il s'écarte , puis s'assied . Je le regarde en fronçant les sourcils , puis repars . Je l'entend aboyer , mais il ne me suit pas . Je souris , puis continue ma route . Je n'ai pas de temps à perdre que de m'occuper d'un chien bâtard .
La neige se fait plus lourde et plus présente . J'accélère le pas, et arrive enfin . Je monte quatre à quatre les marches , et m'enferme . Je m'arrête , arrivé à la cuisine . Ma génitrice dort sur la table . Enfin .. dort .. une bouteille de whisky vide à la main . Je passe à côté , comme ne l'ayant pas vue , puis vais à ma chambre . Je balance mon sac à terre , et m'assois sur le rebord de ma fenêtre . Il neige encore , et la ville se retrouve peu à peu recouverte d'un fin manteau blanc . Je sors mon paquet de cigarettes de ma poche , et fais tomber en même temps un petit sachet ...
Je me baisse , le ramasse , et souris . Puis , jetant sur ma table de nuit mon paquet , me met en tailleur sur le lit . Avec tout ce qu'il me reste , si j'en vend la moitié , je serais tranquille pour un bon moment ...


- C'est bon ça , Jessie ... , me dis-je pour moi-même , tout sourire .


Je me laisse tomber en arrière , et fixe mon plafond . Cela fait bien trois ans que je vis ainsi . Enfin , je parle là de cette drogue . Pour ce qui est du reste , il y a longtemps ... Trop longtemps , peut-être ... Je ferme les yeux , puis soupire .
Je crois que ce soir , je peux dormir tranquillement .



Appartement de Jessie , 07h26 _

- Jessie ! Lèves-toi et barres-toi , vite !

Je me sens violemment secoué , voir , jeté de mon lit . Ma génitrice semble énervée . Pour changer . J'ouvre un œil , puis le referme en m'enroulant dans ma couverture .

- La ferme ...
- Non , toi la ferme ! Faut que tu dégages ce matin !


Je soupire , relève la tête , et la regarde , sans émotion quelconque , sauf peut-être .. de l'exaspération .

- Et pourquoi se serait à moi de partir ? Je vois pas en quoi je gène , là .
- Je reçois quelqu'un d'important . Je veux pas qu'il voit ce que je traine avec moi tous les jours .


Ces mots secs ne me faisaient plus rien . Je ne m'y suis que trop habitué . Quelqu'un d'important ? Allons bon ! C'est tellement rare qu'une personne franchisse le seuil de la porte , que j'ai du mal à le croire . Mais je finis par me relever lentement , et me diriger vers la salle de bain . Je prend ma douche , me prépare , saisis mon sac de cours , puis pars s'en rien dire . Qu'elle fasse ce qu'elle veut . Moi , je vis ma vie .
J'arrive au lycée à la première sonnerie . Un miracle chez moi . Je m'installe à ma table , et tourne machinalement la tête vers Liv . Elle ne me regarde pas . A vrai dire , elle n'est pas venue me voir depuis hier soir . Et tant mieux . Ce pot-de-colle commençait sérieusement à m'agacer . Je tournais également le regard vers la place où devait se tenir .. quel est son nom déjà ... Cathy ! Mais ne l'y trouve pas . Peut-être est-elle encore allongée , trop détendue ? Je souris , puis sors mes affaires de cours . Il faut bien que j'en fasse un minimum . Le professeur entre , et commence ses leçons . Quant à moi , je m'étire , baille à m'en décrocher la mâchoire , puis attend la pause ...


10h00 _

Le cour prend fin , et je suis , une nouvelle fois , le premier à me précipiter dehors . Alors que je me rends à mon endroit reculé habituel je me sens .. disons arrêté par une soudaine droite en plein visage . Je recule d'un pas sous l'impact , et relève lentement la tête vers l'envoyeur ...

- Mcfallen ...

Je le fixe . Oui , je le connais bien celui-là .

- Tompson .

Je me redresse , et lui s'approche de moi , m'empoignant par le col , et me plaquant tout contre un mur . Je dois avouer que ce genre de réaction ne m'arrive pas tous les jours, fort heureusement . Ses yeux ne lâche les miens . Ils sont durs et pourraient presque m'envoyer les décharges de son êtres . Il a la haine , ça c'est sûr . Pourquoi ? C'est une autre question ...

- Enfoiré .. Comment t'as pu faire ça ! me crache-t-il .

J'hausse un sourcil , lui faisant comprendre que je ne vois pas de quoi il parle . Sa respiration saccadée , il tourne une seconde le regard puis revient à moi , serrant un peu plus ma chemise .

- Cathy .. elle est à l'hosto ! Ça ne peut être que de ta faute !

Je soupire longuement , faisant le rapprochement .

- Écoutes , Jason , si elle est dans cet état , j'y suis pour rien . Elle l'a voulût , je n'ai fais que lui donner ce qu'elle désirait .

Il fronce un peu plus les sourcils , puis sert les dents avant de m'en décrocher une autre ... bien douloureuse .

- Je le répète , Jessie ... Si ma sœur est à l'hôpital , c'est à cause de toi . Et si jamais .. si jamais .. il venait à lui arriver quelque chose , je te jure que je te balancerais aux flics après avoir détruit ta sale petite gueule .

Un rictus se dessine alors sur mon visage . Je saisis sa main sur mon haut , puis la lui fait lâcher . Je crache ma salive couplée au sang , et le fixe droit dans les yeux .

- Me balancer ? Parce que toi , tu n'as rien à te reprocher , peut-être ? lui dis-je , un sourire narquois aux lèvres .

Ses pupilles s'élargissent , et il recule d'un pas hésitant . Je l'ai eus . Oui , jusque là , personne n'a jamais réussit à avoir Jessie Mcfallen , et ce n'est pas demain la veille qu'une pourriture dans son genre y arrivera .

- Bien . Alors je crois que tout est régler .

Je lis dans son regard qu'il ne s'arrêtera pas là , c'est sûr . Mais je tourne les talons , et m'en vais au fond de la cour , contre le mur , pour m'allumer une cigarette . Je me laisse glisser le long de celui-ci , et ferme les yeux . Détente oblige .
Alors cette Cathy serait à l'hôpital ? Overdose . Ça lui va bien . Cette droguée ne peut pas passer une journée sans ça . Je suis pareille ? Loin de là . Je peux m'en passer une journée , voir deux , même une semaine . Quoique .. d'ici peu , peut-être en serais-je vraiment dépendant . Je soupire tout en recrachant la fumée . Je crois que je saigne encore de la lèvre , mais ça passera .
Aujourd'hui n'est décidément pas mon jour . Enfin , moins que les autres . Non .. je veux dire .. Je ne suis pas malheureux .. Enfin , je pourrais avoir une meilleure vie mais .. ah ! Comment l'expliquer ! Soudain , sans que je ne m'en sois aperçus , quelque chose de doux passe sur la blessure que j'ai à la lèvre .. C'est froid , et cela endort la douleur ... Je n'ouvre pas les yeux , bien trop détendu . Ça suit le long filet de sang qui coule sur le bas de mon visage , puis remonte très lentement sur la plaie . J'entre-ouvre finalement les yeux, et distingue peu à peu une silhouette accroupie à côté de moi . De longs cheveux sombres , suivant la brise fraiche de l'hiver arrivant . Je reconnais la peau blanche de son visage , et ces yeux éclatant ...


- Toi ...

Elle ne répond pas . Je la regarde sans rien dire , tandis qu'elle continue à passer je-ne-sais-quoi sur ma lèvre . Étonnement , elle ne sourit pas . Ses yeux bleus sont rivés sur ma plaie , et je crois voir un peu d'inquiétude en son regard . D'habitude , je l'aurais envoyée voir ailleurs , encore , et aurais fait en sorte qu'elle ne me regarde plus . Mais cette fois-ci .. l'effet de ces doigts fins sur ma peau me relaxe . J'aurais pu me sentir vulnérable . Mais en réalité , je me sens serein . Elle répète les même gestes depuis plusieurs minutes , et je n'ose rien dire , de peur de tout gâcher . C'était hier que je lui faisais comprendre que je n'avais rien à voir avec elle , que sa présence me dérangeait , et que je pouvais même la détestée . Est-ce que je le pense encore , là , en cet instant ? Je préfère ne pas savoir . Mais .. il faut que je me ressaisisse . Je prend délicatement sa main , avec laquelle elle me soigne , ce qui semble la dérangée . Elle relève les yeux vers moi , timide .

- Pourquoi tu fais ça ? Ne t'avais-je pas dis que je ne voulais plus te voir ?

Elle reste sans bouger quelques secondes , puis finis par baisser le regard . Je pourrais presque croire que je lui fais peur . Et soudain , toujours la tête baissée , elle ramène encore une fois le tissus mouillé à ma lèvre .

- Oui .. mais tu saignes ...

J'ouvre alors grandement les yeux , quelque peu surpris . Elle ne me connait pas . Et pourtant , cette idiote vient parce que je saigne ? Je dois avouer que je ne comprend pas cette fille-là .

- .. On dit que la glace endort la douleur .. mais je n'en avais pas ... alors j'ai pris un mouchoir que j'ai mouillé à l'eau froide ...

Elle garde toujours la tête basse . Ma plaie ne saigne plus , mais elle continue à passer dessus très doucement . Je me surprend alors à sourire discrètement . Elle recule sa main , sentant que je rapproche mon visage .

- Et .. que crois-tu faire ?

Elle relève la tête , toujours sans parler , et surprise . Mais la sonnerie retentit , et elle ne répond pas . Je soupire , et me relève .

- Liv Johnson . Tu es bien insouciante .

Puis je commence à avancer , tendant l'oreille . Pour je ne sais quelle raison , je suis tout de même heureux de l'entendre me rattraper .
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MessageSujet: Re: Les contes de Shalaye ...   Les contes de Shalaye ... EmptySam 16 Oct 2010 - 11:01

Chapitre 4 : " Tu n'es pas seul "



Chapitre 4 " Tu n'es pas seul " .


Nous arrivons dans la salle , et nous installons à nos place . Liv me sourit rapidement , puis se place face au tableau . Je soupire , exaspéré par son comportement , puis comme à l'habitude , sors mes affaires et me prépare à dormir . Dormir vous avez dit ? Non . Ma routine habituelle vient vite se voir troublée à l'annonce que vient de faire notre professeur ...

- ..Donc s'il vous plais , soyez polis , et ne parlez pas pendant que Monsieur Fender vous présente son exposition .


Aurais-je .. mal compris ? Une étude contre la drogue ? Mais qu'est-ce que c'est encore ! Alors maintenant les personnes n'ont plus le droit de faire ce qu'elles veulent ? Pathétique . Comme si ce genre d'intervention allait soudainement nous ouvrir les yeux . Sans déconner .. l'alcool , le tabac , le sexe , la drogue . Je crois que ces choses là sont nos seuls échappatoires à cette vie plus que monotone . Alors si on doit s'en priver pour faire plaisir aux autres , autant crever maintenant .
Je m'étire , et attend que ce certain " Monsieur Fender" commence . Il se place face à nous , puis sort toutes sortes de paperasses inutiles . Enfin , il relève la tête , et nous regarde .


- Bonjours . Je suis Nicolas Fender , et je suis membre de l'association " Live for tomorow" ( Vivre pour demain ) . Nous y traitons beaucoup de problèmes , mais surtout .. la drogue . Plus d'une centaine de personnes viennent nous voir chaque jours pour que nous les aidions à s'en sortir . C'est tout à fait anonyme , et gratuit .

Bah voyons , s'il avait fallut qu'on paye en plus !

- Des médecins sont dans notre service , ainsi que des psychologues , qui aident aux personnes à se sentir mieux , et à ne pas lâcher prise . Certains auront besoin de plus de soins personnels que d'autres , mais à la fin , tous sortent sereins et débarrassés de cette horreur qu'est la drogue .

Je lâche un long et bruyant soupire qui n'échappe pas à mon professeur ... Il me fait signe de faire moins de bruit , et d'être attentif . Attentif ? A ces abbérations ? Laissez-moi rire . Je crois que je ne tiendrais pas plus de cinq minutes s'il continue . Pourquoi ne pas faire de prévention contre la nourriture ? C'est vrai , beaucoup de personnes en sont accrocs . La télévision .. je ne vous en parle même pas !

- Je ne vous demanderais , bien évidement pas , si vous en consommez , où en avez déjà consommer . Cela ne me regarde pas . Mais .. si vous êtes dans cette situation , voici l'adresse de notre centre .

Il prend une pile de dépliant , et nous en distribue un à chacun . Par politesse , je l'accepte . Courtoisie faites , j'en fait un avion en papier que j'envoie à Liv . Celle-ci se retourne , mi-amusée , mi-sérieuse . Elle pose son index sur ces lèvres , et laisse échapper un petit " Shht" . Je soupire encore une fois , et pose ma tête sur ma main . Encore quarante minutes de bourrage de crâne ...

- Maintenant , je vais vous présenter les différentes drogues qui existent ..
- Putain ..


L'homme lève lentement la tête vers moi . Aurais-je pensé trop fort ? Oui , je crois . Je le regarde , et attend une quelconque réaction . Il pose sa fiche , et croise les bras . En faite .. je crois qu'il attend que je réagisse , moi . Très bien .

- Excusez-moi . Mais .. c'est que je me fais réellement chier , là .

Il hausse un sourcil , pendant que mon professeur se désole de mon comportement . J'affiche un air complètement détaché , et croise à mon tour les bras . S'il croit qu'il m'intimide , il à tout faux .

- Vous venez tous comme ça , à nous défendre contre certaines choses . C'est bien , ouai . Mais y'en a , comme moi , qui n'en n'ont absolument rien à foutre de toutes vos préventions . Nous dire que c'est mal , c'est pas ça qui va nous faire arrêter . Je ne dis pas que j'en fais partis , bien sûr , mais ... c'est ce que je pense .

L'intervenant ne répond pas . Je ne sais pas si je lui est cloué le bec , où bien s'il se retient de ne pas rire , mais en tout cas , j'ai dis ce que j'avais à dire . Liv s'était retournée vers moi au moment j'avais commencer à parler , et elle ne m'avait toujours pas lâché du regard . Je crois qu'elle cherchait la raison de mon " emportement " . Ce cher monsieur Fender décroise les bras , et pose les mains sur la table .

- Si nous faisons ça , ce n'est pas pour " emmerder" , comme tu sembles vouloir le dire , mais pour empêcher des jeunes à finir leur vie trop tôt , se détruire .
- S'ils veulent se détruire , c'est leur problème , pas le vôtre .


Il soupire . Borné ? Oui , je le suis . Mais je pense que j'ai encore le droit de faire ce que je veux de ma vie . Le professeur se lève , légèrement confus , me semble-t-il .

- Pardonnez-le , Monsieur , il n'est pas..
- Il n'est pas sociable ?
commence-je , Pas comme les autres ? Il n'est pas un bon élève ?
- Non , ce n'est pas ce que je..
- Tant mieux . Sur ce , je me casse .


Je prenait mon sac , me levais , et sortais de la salle devant les regards incompris de mes " camarades de classe" . J'allais fermer la porte , lorsque je vis Liv se lever subitement , baisser la tête tout en marmonnant des excuses , puis arriver devant moi . Je la regardais un moment , puis soupirais en partant dans le couloir . Elle ferma la porte , puis courût pour me rattraper .
Arrivés dans la cour , je m'asseyais le long d'un mur , et sortais mon paquet de cigarettes . Je ne parlais pas , et Liv non plus . D'ailleurs , je ne sais même pas ce qu'elle fait ici . Mais je ne vais pas commencer à..


- Pourquoi tu m'as suivis ?

Si . En faite , ça me gène . Cette fille-là est vraiment ... vraiment ... je ne sais pas , mais elle l'est vraiment ! Elle relève la tête , et laisse son regard parcourir la cour .

- Je .. ne sais pas .

Elle ment tellement bien ..

- Bien . Mais .. tu sais l'autre soir , quand je t'ai dis..
- Tu n'es pas seul , Jessie .


...Que tu me collais de trop , je le pensais . Qu'est-ce qu'elle raconte , encore ... ? Pas seul ? Je le suis pas . Enfin .. non , enfin .. si , mais non ! Mais pourquoi elle me dit ça comme ça ?! Je tourne lentement la tête vers elle , et la regarde avec insistance . Elle lève enfin la tête vers moi , et sourit légèrement . S'il avait fait nuit , je crois que ces yeux nous auraient largement éclairé de par leur clareté indéfinissable .

- Tu sembles vouloir te couper des autres , pour je ne sais quelle raison . Mais au fond ... tu voudrais avoir quelqu'un à qui te confier ..

Sur ce coup là .. je ne sais pas comment la rembarrer . Mais bon dieu , de quoi me parle-t-elle ?! Ce n'est pas comme si elle pouvait lire en moi . Elle ne sait rien . Elle ne peut pas savoir . Je soupire , puis tourne la tête , style de rien .

- Je ne vois pas de quoi tu parles .

Je l'entend soupirer aussi . Elle ne rajoute rien . Et tant mieux , je commence à en avoir marre de ces insinuations . Cette fille débarque de nul part , et fait comme si .. elle me comprenait . Ce qui est totalement faux . Personne ne peut comprendre les autres , c'est un fait . De plus , comme je l'ai déjà dis , je n'ai pas besoin d'être entouré pour être heureux . Seul , c'est la liberté , l'indépendance . Alors qu'elle ne vienne pas me les brisés avec ces phrases à l'eau de rose !

- C'est juste .. ce que je pense . rajoute-t-elle enfin .
- Et bien tu penses mal , mademoiselle Johnson .

Elle soupire une deuxième fois , comme contrariée . Qu'est-ce qu'elle voulait ? Que je pleure et que je lui dise " Oh oui , Liv , je me sens si seul ... sois ma meilleure amie ! " . Pathétique . Et puis , elle est si niaise ...

- Alors tu ne veux pas que je reste avec toi ? me demande-t-elle .

Mais bon Dieu , pourquoi moi ... ? Je passe ma main sur mon visage , fatigué de toutes ces questions inutiles . Qu'est-ce qu'elle me veut à la fin ? C'est pas comme si.. attends ... Aurais-je ... une illumination ? Je retourne lentement la tête vers elle , qui à la sienne baissée , puis fronce les sourcils . Et si ... elle ne voulait que ça ? Oui , bien sûr ! Elle cherchait de la drogue , et quelqu'un lui filé le tuyau .. c'est évident . Qu'est-ce que j'imaginais après tout ! Non mais franchement ... cette fille .

- Pourquoi tu ne l'as pas dit plus tôt ? lui demandais-je .
- Dis quoi... ? me répond-t-elle en relevant la tête .

J'hausse un sourcil devant sa mascarade . Pourquoi essai-t-elle en plus de le nier ?

- Liv Johnson , je vois très clair en ton jeu . Mais comme je le dis assez souvent , il faut payer .

Elle continue de me regarder avec cet air d'incompréhension . En faite , je commence à me mettre à rire nerveusement ... Pourquoi tu ne réponds pas ? C'est bien ça que tu veux , non ? Liv .. réveilles-toi , s'il te plais ... Si c'est que ça , je peux te faire un prix , petit , certes , mais ne me fait pas peur comme ça ...
Okay . Je crois que je réalise qu'elle à cet air " niais" de nature et qu'elle ne joue pas la comédie . Bien joué Jessie , tu passes vraiment pour un idiot quand tu t'y met .
Je retourne la tête , et regarde en face , impassible . Maintenant , le tout est de trouver comment je vais me rattraper . Je viens de lui dire qu'il fallait payer , elle ne comprend pas . C'est bien normal . Je me racle la gorge , et fronce les sourcils pour chercher une quelconque excuse ...


- Payer .. ? Mais de quoi est-ce que tu parles ? me demande-t-elle , pour mon plus grand malheur .

Mais Liv , bon Dieu , pourquoi faut-il toujours que tu poses des questions ?!

- Hm .. payer .. j'ai pas dis ça .. j'ai dis ... nager ..
- Nager ?


Nager ? Mais quel con , franchement ...

- Non , pas nager .. enfin .. si . Il faut ... savoir nager dans les bon fleuves ... Et .. trouver ... la bonne bouée ..

Merde , merde , merde ! Jessie Mcfallen , t'es un abrutis finit ! Et pourquoi cette fille est si .. si ...

- Oui ! La bonne bouée ! Celle à laquelle on s'attache , pour ne pas couler !

... Si comme ça . J'arrête de m'insulter intérieurement , et tourne lentement la tête vers elle .

- Oui ... c'est cela , oui ...

Ne pas ... couler ? L'imagination peut parfois vous rendre .. bête . Voir ridicule . A l'instant , je me dis que cette fille n'est décidément pas humaine . Comment peut-elle penser ce genre de choses si facilement . C'en est limite .. angoissant . C'est alors qu'elle s'avance un peu plus prêt de moi , et pose ses deux mains sur mon bras , comme un chien qui demanderait une caresse .

- Alors tu voudrais que nous soyons des bouées , à nous deux ? me demande-t-elle , tout sourire .

Cette fois , j'étouffe un rire . Ces propos , dignes d'une petite fille de dix ans , sonnaient tellement vrai . Mais enfin , à quoi pensait-elle ? Je souris malgré moi à sa proposition . Si nous étions des bouées ? Cela ne m'aurait sans doute pas dérangé dans un autre état d'esprit , mais ce n'est pas le cas .

- Je n'ai pas besoin de toi , Liv . Je peux me débrouiller seul . lui dis-je .
- Pourtant .. , commence-t-elle tout en faisant la moue d'une enfant déçue , je pensais que nous pourrions être amis .

Cette fois , j'éclate littéralement de rire . Amis ? Elle et moi ? Faites-moi rire , encore . Les seuls amis que j'ai jamais eus m'ont lâché pour la drogue , ou l'alcool , alors qu'elle ne me fasse pas rire avec ça , pitié ! L'amitié n'est qu'un amassit de faux sentiments et d'hypocrisie en tout point . Hier j'étais seul , je le serais tout autant demain .

- Liv ... arrêtes un peu avec ça . Il y a presque mille étudiants ici , et tu persistes pourtant à vouloir rester avec moi . Je ne te comprend vraiment pas .

Elle baisse la tête , tout en souriant . A croire que cette fille est habitée par la joie . Je ne sais pas à quoi elle pense à cet instant même , mais ... au fond , je sais qu'elle continuera à vouloir me parler . Ça me fait chier , c'est vrai . J'ai encore plus envie de lui hurler dessus , comme ça . Je vais certainement me sentir obligé de l'envoyer voir ailleurs , encore . Mais même avec ça , je le sens , elle va s'incruster . Pour combien de temps ? Tout cela ne dépendra que de moi . Et bien heureusement , je suis assez doué pour faire fuir ...
Enfin , pendant que je cogite de mon côté , elle , semble décidée ...


- Il y a longtemps , j'ai perdu une personne qui m'étais chère . Et cette personne .. te ressemblait étrangement , Jessie . Pas physiquement . Et je pense .. que c'est pour ça que je t'aime bien .

Je ne ris plus . Ces propos deviennent un peu trop " personnel" à mon gout . Je redresse la tête , et fixe encore une fois devant moi .

- Ne dis pas n'importe quoi , Liv . On ne se connait pas . Tu ne me connais pas , surtout . Parce qu'à l'inverse , je peux t'assurer que tu ne m'adresserais pas même un regard .

Du coin de l'œil , je la vois relever lentement la tête . Elle met du temps , mais je sais qu'elle va partir . Elle n'a pas l'air vraiment futée , alors je suppose qu'elle ne va pas comprendre tout de suite , mais ça va venir . Ses mains toujours sur mon bras , elle resserre légèrement l'emprise sous mon étonnement .

- Alors j'aimerai te connaître .
-Liv..
- Ainsi nous pourrons voir si je continuerais à te parler , ou non .
finit-elle , toujours en souriant .

Je baisse la tête . Épuisé ? Oui . Cette fille n'arrêtera donc jamais ... ? A cet instant , je crois que soupirer n'est plus que la dernière chose que je peux faire . Après tout .. ce n'est pas comme si elle voulait venir s'installer chez moi . Je lui dirais bonjours le matin , puis la saluerais le soir avant de partir . Ouai , c'est exactement ça .

- Ouai ...

Mais alors pourquoi c'est si dur ? C'est vrai , j'ai pas envie de l'avoir collée à mes basques vingt quatre heure sur vingt quatre ! Le fait de l'entendre dire " amis" .. Ah ! Ça m'en donne la chair de poule ! Pourquoi vouloir être si sociable ?! Et puis merde ... elle est tellement niaise ! Non , je crois vraiment que..

- Jessie .. ?
- Okay .


Elle relève un peu plus la tête , vivement , et hausse les sourcils , néanmoins heureuse , me semble-t-il . Elle laisse échapper un petit " Ah .. ! " , qui me fait malgré-moi sourire . Quel con ...

- Alors .. je peux venir te voir et te parler , comme des amis ? me demande-t-elle , le sourire au lèvres .
- Tu ne le fais déjà pas ?

Elle sourit gênée en acquiesçant de la tête , puis enlève finalement ses mains de mon bras pour s'installée à côté de moi , contre le mur .

Il reste encore trente minutes avant la prochaine sonnerie , et je suis déjà blasé de savoir qu'elle ne me lâchera plus . Je ne le dis peut-être pas assez souvent , mais .. Jessie , t'es vraiment con .
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MessageSujet: Re: Les contes de Shalaye ...   Les contes de Shalaye ... EmptySam 16 Oct 2010 - 11:05

Chapitre 5 : " A quoi s'attacher ... ? "


- Ta couleur préférée ?
- .. Le vert .
répondais-je dans un énième soupire .

Oui , les trente minutes passaient vraiment très lentement depuis que Liv s'était donc mise en tête de me " connaître" . Enfin , façon de parler , puisque depuis tout à l'heure , je ne faisais que répondre à ces questions plus débiles les unes que les autres . Oui , elle a aussi tenu à savoir comment j'appellerais mon chien , si j'en avais un . Je vous le dis , cette fille n'est vraiment pas finie .

- Restaurant Italien ou Chinois ?

Je laisse ma tête rouler en arrière , puis ferme les yeux . Bon Dieu .. pourquoi ça ne sonne pas ?!

- Liv .. tu vas continuer encore longtemps avec tes questions ?
- Ah .. oui !
- Franchement ... je trouve ça con . Très con .
- Oh .. alors j'arrête .


Je l'entend rire doucement , et esquisse un léger sourire . Elle est bête , c'est vrai , mais elle ne mord pas . Enfin .. je l'espère . En quinze minutes , elle ne m'a posée que des questions sur mes gouts . Ce qui n'est pas plus mal , car plus elle voudra creuser dans le personnel , et plus je serais muet . Je ne vais tout de même pas lui dire " Tiens au faite , Liv , je ne te l'est pas encore dis , mais je deale ! Et puis bien sûr , je consomme aussi ! " comme si de rien n'était , non . Quoique .. comme ça , elle pourrait prendre peur , et ne me plus jamais vouloir me voir . Je tourne discrètement le regard de son côté . Elle sourit pour je ne sais quoi , en regardant la cour . Non ... je crois que je devrais éviter . Je me reconcentre alors sur le ciel gris . Il ne doit plus rester que dix minutes , mais Liv décide de briser le silence .

- Jessie ?
- Hm ?
- Pourquoi .. tu t'es emporté comme ça , au cour de prévention contre la drogue ?
me demande-t-elle , timide .

J'arrête de respirer , et ne répond pas immédiatement . A vrai dire .. c'est surtout que je ne sais pas quoi lui répondre . En faite , je crois que tout tourne autour de la drogue , chez moi . Alors je pense que les discussions risquent d'être ... plates .
Je sors une cigarette , et l'allume .


- Depuis deux jours , je croise un chien abandonné dehors . Lorsqu'il me voit , il me suit . Je l'envoie donc ailleurs .

Elle relève la tête , comme absorbée par ma phrase . Pauvre Liv ...

- Ce clébard m'énerve à un point . Mais le plus étrange dans cette histoire , c'est que ce chien me fait penser à toi .

Elle hausse les sourcils . Doit-elle en rire , ou se sentir vexée ? Là est la question . Bien évidement , toutes mes remarques ne sont pas faites pour être gentilles . Je la vois finalement sourire sereinement et sortir un de ces fameux bonbon à la cerise . Elle me lance un regard , discrètement . C'est sûr , depuis la dernière fois , elle n'ose pas me proposer . Sans la regardée , je tend la main vers elle . Elle relève joyeusement la tête , puis m'en dépose un au creux de la main . La peau douce de ces doigt effleure la mienne , mais je n'y prête pas attention , et déballe le présent .

- Tu aimes ? me demande-t-elle tout en en portant un à sa bouche .
- Hm . me contente-je de lui répondre .

Elle sourit encore , comme satisfaite . Je crois que sa gaieté sature la mienne . J'écrase au sol ma cigarette , et me relève . La deuxième heure est finit . Comme ce n'est bien évidement pas la première fois , je sais que je dois me rendre chez le directeur . Je prend mon sac , et me retourne pour partir , mais une main retient mon bras . Je me retourne , étonné .

- Où.. est-ce que tu vas ?
- Chez le directeur , avant qu'il ne hurle mon nom au mégaphone .
lui dis-je , amusé .
- Oh ..

Je vois qu'elle hésite . Doit-elle me suivre , attendre sagement ici , où s'éloigner ? Cette fille est totalement exaspérante . Je soupire , lève les yeux au ciel , puis me retourne en partant .

- Attends ici , je n'en ai pas pour longtemps .

Enfin , tout dépend de la longueur du discours auquel je vais avoir droit . Je traverse le couloir central , et m'arrête devant la porte de ce cher Directeur ... Je frappe , puis entre . Il est assit à son bureau .. comme à l'habitude , et soupire à mon entrée . J'affiche un sourire , puis m'installe en face de lui .

- Mcfallen , commence-t-il , je vais finir par croire que vous avez pris un abonnement à mon bureau .

Je ne relève pas sa remarque , et attend qu'il commence . Oui car , si je devais répondre à toutes les remarques qu'on me faisait , croyez-moi , j'y serais encore demain .

- Alors .. pour ne pas changer , tu es sortit de cours , aujourd'hui ?
- Je crois que c'est pour ça que je suis ici , non ?


Il me fixe . Oui , je sais , "insolent" .

- Tu as , en plus de cela , été insolent , selon ton professeur .

Bah voyons ! Après tout ce temps , ils devraient pourtant s'y être habitués . Je soupire , puis lève les yeux au ciel .

- Insolent ? Non , je n'ai fais que m'exprimer , ce genre d'intervention est faite pour , n'est-ce pas ?

Il me fixe encore sans répondre . Je crois qu'à force , il ne cherche même plus à comprendre . Oui , ici , je suis déjà fiché comme " cas désespéré " . Il saisit mon carnet , l'ouvre à la page que je ne connais que trop , et se met à écrire . Je soupire encore une fois , puis attend qu'il me le rende . Après tout , que je sois renvoyé un ou deux jours de plus n'y changera rien . Me mettre à travailler ? S'il vous plais , pas de ça avec moi . J'ai bien d'autres choses à faire que de perdre mon temps à écouter des choses qui ne me serviront certainement à rien .

- Renvoyé les deux premiers jours de la semaine prochaine . me dit-il tout simplement en me tendant mon carnet .

Oui , à force , il n'y à plus rien dire . Je me relève , et me dirige vers la porte .

- Mcfallen , commence-t-il , tu devrais agir , où tu ne feras rien de ta vie .

Je ne prend pas la peine de lui répondre , et sors de son bureau . Faire quelque chose ... mais quoi ? Telle est la question me direz-vous . Moi , je crois que pour l'instant , je suis bien comme je suis . Je gagne de l'argent sans me tuer à la tache , je ne m'épuise pas non plus durant les cours , j'ai une vie facile , non ? Puis sérieusement , même si je me mettais à travailler maintenant , vous croyez sincèrement que tout s'arrangera ? Non . Alors je préfère ne pas brusquer les choses , et attendre le " déclic" comme on dit souvent .
Je traverse la cour , et rejoins Liv qui m'avait , bien évidement , attendue . Elle était debout , contre le mur , les mains derrière le dos . Je crois qu'elle ne m'a pas vu arriver . Elle sourit . Chose que je ne comprend pas , puisqu'il n'y à rien d'amusant , ici . Elle relève enfin la tête , et s'exclame en accourant vers moi .


- Jessie ! Comment ça c'est passé ?!

Je souris devant son impatience . Elle ne semble plus si joyeuse , mais inquiète , ce qui me fait encore plus sourire . Je n'ai pas le temps de lui répondre , la fin de la pause sonne . Je tourne la tête vers les bâtiments , puis reviens à elle .

- Allons-y .

Elle me dévisage un instant , puis baisse la tête en acquiesçant . Nous partons alors pour les cours . En passant devant la salle que nous avions quitté deux heures plus tôt , j'aperçois le professeur nous toiser d'un regard .. peu chaleureux . Je le salue de la main , et continue ma route tout en esquissant un sourire satisfait . Nous prenons le couloir de gauche , mais quelqu'un bouscule assez violemment Liv ..

- Hey la nouvelle , tu pourrais t'excuser ! lui crache-t-il .

Liv baisse la tête et s'excuse faiblement . J'hausse alors un sourcil , et attrape par l'épaule cet abrutis .

- Toi , fais-lui des excuses . lui dis-je en le poussant devant elle .

Il se retourne vers moi , surpris , et me regarde de haut en bas , comme croyant à une blague . Liv fait de même et relève la tête , surprise par mon geste je suppose . Il sourit , et croise les bras .

- Et pourquoi je devrais m'excuser , Mcfallen , si cette pauvre fille ne sait pas regarder devant elle quand marche , c'est pas mon problème .

Je lui souris à mon tour , et m'approche d'un pas .

- Bien , dans ce cas , ça ne sera pas mon problème si mon poing ne regarde pas non plus où il attérit ?

Il arrête de sourire . Oui , à cet instant , il doit se demander pourquoi je défend Liv , n'est-ce pas ? Bien , tout simplement , je ne sais pas moi non plus . Mais .. je n'ai tout simplement pas aimé sa façon de lui parler . Il soupire , et se tourne vers Liv .

- Excuses-moi .. pauvre fille .

Puis il s'en va . Je fronce les sourcils , et m'apprête à lui en coller une lorsque je sens la main de Liv me retenir par le bras .

- Jessie !

Je m'arrête , et tourne la tête . Elle me fixe un moment , puis sourit timidement .

- Tout va bien , Jessie , c'est bon .

Je baisse le poing que je m'apprêtais à lancer , et soupire . Décidément , cette fille est incompréhensible .

- Merci , Jessie . souffle-t-elle timidement .

Je ferme les yeux , et soupire . Puisqu'il n'y à rien d'autre à répondre , je me remet en marche , talonné par Liv . Je dois bien l'avouer , cette petite accroche avec cet abrutis m'a quelque peu dérangé . Non , pas le fait qu'il m'est prit pour un con , mais le fait que Liv ne se soit pas défendue . Elle n'avait qu'a lui dire d'aller se faire foutre , mais non , Mademoiselle Johnso..

- Jessie , ça va .. ?

Je ne répond pas , et entre dans la salle . Je m'assois à ma place , et elle , derrière moi . Je ne pense pas installer un " malaise" entre nous , mais son comportement ... m'énerve .
Le cours bat son plein , alors que je m'endors sur ma table . On ne peux pas dire que j'ai réellement bien dormit . J'avais eus l'idée de faire la grasse matinée , mais ma génitrice en avait décidé autrement . D'ailleurs , je ne sais toujours pas qui est cette " personne importante" qu'elle devait voir . Si ce n'est pas un client .. je ne vois pas , non , vraiment . Elle n'a jamais eus d'amis que depuis que mon père nous à quitté . Et cela lui va bien . Une telle mère ne mériterait pas même un regard . Mais .. je crois que je m'écarte un peu trop du sujet .
Je redresse péniblement la tête , et la tourne de moitié , discrètement , de façon à voir Liv . Je prend appuis sur ma main puis la regarde . Elle est plongée dans le cour . Je souris à cette vue . Oui , je lui en veux encore de ne pas s'être défendue , mais ... je crois que je peux laisser passer , cette fois . Elle me sens la regardée , et lève timidement son regard azur , me questionnant par un sourire .


- Tu es toujours aussi sérieuse ?

Elle me répond, bien évidement , en continuant son exercice . Je soupire , puis me retourne pour prendre un stylo bleu de ma trousse . Je me met de côté , et m'attaque au cahier de Liv . Elle ne me voit pas immédiatement . Plus je griffonne , et plus un sourire s'esquisse sur mon visage . Elle daigne enfin lever la tête , étonnée . Je donne un dernier coup , et enlève ma main . Elle hausse un sourcil , et penche la tête .

- Mais .. pourquoi tu as fait ça ?
- C'est toi .


Elle me regarde , peu convaincue .

- Moi ?

J'Acquiesce , fier .

- C'est toi . Regardes , en miniature . Avec tes longs cheveux sombres , mais comme tu ne fais que travailler , je me suis permis de t'ajouter ces magnifiques lunettes en cul de bouteille .

Elle grimace .

- .. Non , je ne suis pas comme ça .

Je ris discrètement . Si elle voyait sa tête ! Mais elle semble bien déterminée , prend la tête d'une " battante" , et saisit mon stylo . Je la laisse faire . Elle pose sa main sur le cahier , cachant ses " intentions" . Il me semble que j'ai réussis à la déconcentrée , non ?
Enfin , elle enlève sa main , le sourire du vainqueur au visage . Je la regarde , sceptique , puis me penche sur son cahier .


- C'est toi . me dit-elle .
- Moi ?

Elle me montre le dessin de son index .

- Là , tu vois ces cernes immenses ? C'est parce que tu dors trop .
- Et .. pourquoi je suis habillé aussi ... pauvrement ?
- Parce que tu finiras SDF si tu ne travailles pas un peu , Jessie !
me lance-t-elle , riant .

Moi , je ne ris plus . Oui , elle m'a eût cette fois-ci . Je me retourne à ma place en lui lâchant un " Liv Johnson , tu me le paiera " , qui la fait rire . Et je me surprend tout de même à sourire brièvement de mon côté .
Mais il ne faut pas se faire d'illusions ... il ne faut pas s'attacher .
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MessageSujet: Re: Les contes de Shalaye ...   Les contes de Shalaye ... EmptySam 16 Oct 2010 - 11:11

Chapitre 6 " Même une friandise réchauffe le cœur "


L'heure c'était déroulée lentement , mais pas ennuyante , puisque Liv et moi avions continué à exploiter nos talents artistiques sur son cahier , pour mon plus grand étonnement , car elle était d'habitude si attentive et sérieuse . Et a vrai dire ... je devais avouer que sa compagnie ne me dérangeait plus autant . C'est vrai , elle parlait beaucoup . Oui , le fait qu'elle sourit tout le temps avait le don de m'énerver . Mais après tout ... elle était simplement une jeune fille heureuse , non ? Oui , il y eût un temps où si je n'était pas heureux , et le suis-je seulement aujourd'hui , je pensais que personne ne devait l'être . Mais c'est faux , et je crois que le sourire de Liv me rendait peu à peu ... bien . Conneries vous dites ? Oui , certainement , il y a parfois des moments où mon esprit s'égare , gambadant sur d'étranges pensée molles . Ça doit être les effets secondaires .

- Ohé ! Réveilles-toi , Jessie !

Je relève soudainement la tête , clignant des yeux . Liv me sortait de mes pensées " mollassonnes" , alors que la sonnerie avait retentis depuis bien trois minutes . Oui , ce doit être les effets secondaires . Je secouais la tête pour émerger entièrement , et balançais mon sac sur mon épaule en me redressant . Il était onze heure , et , à ma grande satisfaction , nous ne reprenions pas avant trois heures . Enfin , en réalité , moi , je ne reprendrais pas du tout , puisque je ne vois pas l'utilité de venir pour une heure ... Je m'étire , et sors lentement de la salle , sans même jeter un regard à Liv qui me suis immédiatement .
Finalement , lorsque je l'avais comparée à ce chien , je n'avais pas eus tord . Elle couine quand quelque chose lui déplait , et elle me suis partout où que j'aille . Seulement , ce petit jeu ne va pas pouvoir continuer bien longtemps , parce que je crois que j'ai d'autres priorités que de m'occuper d'une fille sans intérêt . De l'attachement ? Envers elle ? S'il vous plais , ne me faites pas rire , j'ai les lèvres gercées . Liv est sympathique , je ne peux pas le nier , mais elle l'est justement trop . Je déteste qu'on envahisse mon espace vitale , et là , c'est ce qu'elle fait , alors il va juste falloir que je la stoppe avant qu'elle ne se soit réellement installée dans mon espace personnel . Mais ... tandis que j'étale ce que je pense de tout ça , Liv s'est rapprochée de moi , marchant donc à présent à mes côtés . Je soupire fortement , et m'arrête en me tournant vers elle , l'air plus que blasé .

- Liv .. tu ne vas quand même pas me suivre jusqu'à chez moi , si ?
- Et bien .. non ..
, commence-t-elle , enfin .. j'avais penser ...
- Penser quoi ? Tu me fais perdre mon temps là .


Elle baisse la tête en faisant la moue , comme n'osant pas me dire ce qu'elle voulait . Je lève les yeux au ciel , soupire une seconde fois , et me remet en marche .

- J'avais penser que nous pourrions manger ensemble ...

Cette fois , je me stoppe net , et reste de dos à elle . Cette fille ne me laissera donc jamais ? J'avoue avoir commis quelques pêchers ... mais de là à m'envoyer un être aussi collant pour me pourrir la vie ...
Je me retourne enfin lentement vers elle , découvrant son sourire gêné , alors qu'elle dégage une mèche de cheveux de son visage . Aussi , pour je-ne-sais quelle raison , et dans un énième soupire ...

- .. Okay , okay .

... J'accepte . Je sais que cet acte ne fera que la pousser un peu plus à rester avec moi , mais .. après tout , elle est nouvelle . Elle n'a pas d'amis . Elle ne connait personne . Elle.. elle est tellement naïve que n'importe qui pourrait lui faire ce qu'il veut . Non , vraiment , cette fille à une mauvaise influence sur ma personne ... mais maintenant que c'est fait .
Je me retourne donc , et reprend ma marche alors que Liv accourt pour me suivre . Pour mon plus grand bonheur , elle n'engage pas la conversation , c'est déjà ça . Qui sait , avec le temps , peut-être qu'elle se lassera de mon silence , et qu'elle ira voir ailleurs . Enfin .. quand je dis avec le temps , j'espère que celui-ci ne sera pas trop long . Enfin , pendant que je dialogue seul en mon esprit sur " comment Liv pourrait-elle me laisser mourir en paix " , nous arrivons à la sortie . Liv me dépasse , et marche vite en direction de son vélo , qu'elle s'empresse de détacher pour me rejoindre . Je la regarde brièvement , et refixe mon regard sur le chemin devant nous en m'allumant une cigarette .

- Est-ce que tu vas réussir à rentrer , ce soir , avec tes freins morts ?

Je l'entend s'exclamer légèrement et s'arrêter en prenant un air décontenancé . Je m'arrête alors à mon tour , soupirant et m'insultant intérieurement . Quel con .. pourquoi est-ce que je n'ai pas fermé ma grande gueule ? Maintenant , Liv risque même de se mettre à pleurer . Je me retourne lentement , m'apprêtant à devoir la " calmée " , mais c'est en réalité une Liv .. penchée sur les freins de son vélo que je découvre avec stupéfaction . Surpris , je regarde furtivement autour de nous , et m'approche d'elle , les sourcils haussés .

- Tu peux m'expliquer ce que tu fais , là ?
- Tu as raison , je risque d'avoir un accident si je ne fais pas quelque chose , alors j'essaie de remettre mes freins ...
, me répond-t-elle tout simplement .

Je la fixe quelques secondes , plus vraiment sûr d'être en face de Liv . Je secoue enfin la tête , et saisis le guidon de son vélo , la faisant se redresser , étonnée . Je rapproche le vélo de moi , et monte sur la selle . Liv lève par réflexe la main vers moi , comme pour m'arrêter dans mon action , et me regarde sans comprendre .

- Jessie .. ?

Je tourne la tête vers elle , et lui fais signe de s'asseoir derrière moi . Elle prend un air un peu plus étonné , et s'approche doucement . avant de s'arrêter . Je soupire , lui prend la main , et la fait s'asseoir derrière moi . Elle baisse immédiatement la tête , et ne bouge plus . Je m'installe , et lui lance dans un demi-sourire :

- J'ai faim . On mange , et après je regarderais tes freins .

Je ne m'attend pas à ce qu'elle réponde , puisque je sais très bien qu'elle ne le fera pas , et commence à pédaler . Le vélo partant soudainement , Liv se voit dans l'obligation de s'agripper à ma veste pour ne pas tomber . Aussi , lorsque je sens ces mains sur moi , je donne nerveusement un coup de guidon , nous faisant légèrement et brusquement partir sur le côté gauche . Ce qui fait donc que Liv passe ces bras autour de ma taille pour être sûre de ne pas finir à terre . Les sourcils froncés , j'essaie de respirer le plus normalement possible , mais .. je dois avouer que je me sens comme .. " mal à l'aise " . Quoi que gêné pourrait être le verbe approprié à mon état actuel . Bien sûr , vous trouverez ça idiot , et je vous dirais que ... moi aussi . Là , maintenant , à l'instant même , Liv est comme " collée " à moi . Ça pourrait être un tableau comique , voir " mignon" , selon certains . mais moi je ne vois pas les choses comme ça . Je n'ai qu'une envie en réalité , c'est qu'elle s'écarte . J'ai comme l'impression d'étouffer alors qu'elle me serre à peine , mais je crois que c'est déjà de trop . En faire tout un plat ? Non ... je pense juste ... je crois .. que c'est comme une marque d'affection , en quelque sorte . Et c'est ce genre de choses , que je n'ai jamais réellement accepté . Tous ces gestes , ces mots .. jusque là , ils me sont inconnus , et je n'ai aucune envie de les connaitre . Sincèrement .
Puis enfin , je vois le stand que tient Murphy , un vieux Sud-Américain , non pas un client , mais une connaissance . Il est là tous les midi , à vendre ces sandwich . J'accélère pour vite y arriver . Ceci fait , je freine subitement . Liv détache vite ces bras d'autour de moi lorsque le vélo s'immobilise , et descend aussi rapidement de celui-ci . Je fais de même , et m'approche en hâte du stand , serrant la main de l'homme .

- Tiens , le p'tit Mcfallen , ça fait longtemps . lance-t-il dans un sourire

Puis il regarde Liv derrière moi . Je me retourne à mon tour , alors qu'elle nous regarde et semble se demander si elle doit ou non se présenter . Si oui , que doit-elle dire ? C'est là que j'interviens , n'est-ce pas ?

- Hum .. bonjours ... , dit-elle d'une petite voix , peu sûre d'elle .

Murphy me regarde , étonné , et attendant la suite . Je me racle alors la gorge .

- Liv , une camarade de classe .
- De classe ? Alors tu vas encore en cours toi ? Ah ah , c'est bien la meilleure celle-là : le petit marchand caïd en cours !


Je le regarde avec insistance , fronçant subitement les sourcils et lui intimant de mon regard de fermer sa grande gueule .

- Murphy .. , sifflais-je doucement entre mes dents serrées .
- Oh la , oh la , je plaisantais Jessie ! rit-il de sa voix rauque . Alors , je suppose que vous êtes venu chercher à manger , et non pas me demander ce que je faisais de mes journées , pas vrai ?

J'esquisse finalement un sourire , et acquiesce en levant les yeux au ciel . Ce bon vieux Murphy n'a pas perdu son humour et sa bonne humeur , c'est plutôt bon à savoir . Il sait pour mon " marché " de drogue , depuis mes débuts . Il à été le seul à me prévenir , et me dire que c'était de la merde ... en vain . Et pourtant , malgré le fait que je ne l'ai pas écouté, il est toujours là , à me préparer de quoi me remplir l'estomac en souriant et en plaisantant . Oui , c'est réellement dans ces moments là que l'on sait sur qui pouvoir compter .
Sa préparation finie , j'avais eus dans l'idée de tout payer , mais finalement , n'est-ce pas ce genre d'attention qui passent aussi pour une marque d'affection ?

- Aller , filez donc , je vous les offre aujourd'hui . lance finalement Murphy toujours dans un sourire .

Sauvé , j'ai envie de dire . Je m'empare des sachets , tandis que Liv cherche quelque chose dans son sac . Enfin , elle sort l'un de ces fameux bonbon à la cerise , et le tend au vendeur dans un large sourire .

- Merci beaucoup . lui souffle-t-elle .

Murphy écarquille légèrement ces petits yeux fatigués , surpris , et accepte la friandise , amusé . Enfin , elle saisit son vélo , marchant à côté pour me suivre . Le silence s'installe et n'est pourtant pas gênant . Cependant ... une question , idiote , certes , me brûle les lèvres ...

- Liv .. pourquoi est-ce que tu donnes ces bonbons au gens ?

Le ton que j'avais employé aurait pu être perçut comme un " reproche " , mais je crois que c'est juste parce que je trouve ça ... idiot , oui . Liv , quant à elle , lève les yeux , comme si la réponse était écrite dans le ciel .

- Et bien .. je ne sais pas tellement .. disons ... que ça me rend heureuse , d'une part , et je pense que même une friandise gentillement offerte peu réchauffer les cœurs .

Déterminée et sûre d'elle . C'est comme ça que j'avais interpréter sa réponse . Peut-être que je me trompe , après tout . Mais plus Liv parlait , et plus je la trouvais naïve . Je n'ajoute rien . Je sais que ça ne sert à rien , surtout Aussi , alors qu'encore une fois je me torture l'esprit à propos de cette idiote , nous arrivons dans un parc vide . Je lui montre alors l'un des bancs , en retrait . En bois blanc , usé , mais encore debout , ça fera l'affaire pour aujourd'hui . Elle cale son vélo contre le côté gauche du banc , et s'assoit . Je lui tend l'un des sachets , et prend le mien pour vite manger . Bizarrement , aujourd'hui , il ne fait pas froid . Le ciel est gris , mais je trouve même qu'il fait lourd . Je suis alors surpris lorsque je vois Liv mettre ses gants et s'emmitoufler dans son écharpe . Enfin , je n'en tiens pas compte , horrible faim oblige , et m'attaque à mon sandwich plus que garnit , par les bon soins de Murphy .
Lorsque je finis , après dix bonnes minutes .. oui , il faut tout de même savoir apprécier son repas , n'importe quoi qu'il soit , je me retourne vers Liv , qui n'a , elle , rien toucher . Les jambes repliées contre son corps , et les bras autour de ceux-ci , elle fixe l'horizon . Elle ne sourit pas , et pourtant , dans ces yeux d'un bleu profond et envoutant , j'arrive à le voir . Son sourire . Étrangement , il me captive , je crois . Pour quelle raison ? Je l'ignore , et ça me frustre . Cependant ...

- Liv ...

... Il y a des questions qui me brûlent les lèvres , souvent , lorsque je la regarde . Qui est-elle ? Pourquoi est-elle encore à mes côtés , alors que tous les autres se sont enfuit depuis bien longtemps ? Attend-t-elle quelque chose de ma part ?

- .. Qui est cette personne , qui te fait penser à moi ?

Le regard encore fixe sur son visage , je ne bouge pas . Cela doit bien faire cinq minutes que je la regarde ainsi , et pas une seule fois elle n'a tourné la tête . Elle semble .. ailleurs . Comme si elle était seule . Mais sans tourner la tête , ni détacher son regard de l'horizon , elle me répond , d'une voix calme et douce , presque .. mélancolique .

- Une fille .. qui avait le cœur sur la main . commence-t-elle .

De mon côté , je ne bouge pas , continuant de la regarder , mais surtout , attendant la suite . Elle baisse alors lentement la tête , tandis que ces cheveux sombres cache doucement son visage au traits fins .

- .. Toujours le sourire , et même si elle était d'une gentillesse sans pareille .. Elle était de ces jeunes qui se rebellent sans cesse et qui aiment l'aventure .

Pris dans ces mots , je ne détache pas mon regard d'elle . Cependant , je ne me retrouve pas dans cette personne qu'elle décrit . Au contraire , même . Je ne suis pas quelqu'un de spécialement gentil , sans être méchant . Et je crois que sourire me provoque des crampes , alors ...

- Jenny Johnson . Elle avait vingt ans , lorsqu'elle est morte , il y a deux ans .

Mon cœur à un raté , sans explication , lorsqu'elle prononce son nom , et son état d'aujourd'hui . Je m'exclame discrètement , et vois Liv froncer les sourcils dans un pincement de lèvres .

- Ma sœur .. je crois .. que tu avais fait le rapprochement . ajoute-t-elle dans un demi-sourire . Il n'a pas fallut plus d'une seconde .. une seconde pour que cette voiture ne la percute à toute vitesse .. et ne m'arrache ma sœur . conclut-elle sans plus rien ajouter .

Je dois avouer .. que je ne m'y attendais pas du tout . D'habitude , on ne compare une personne morte à une autre mais ...

- .. Liv .. je..

Mais elle relève la tête , un triste sourire forcé sur le visage , et se tourne vers moi en riant doucement , comme gênée .

- Ça va , excuses-moi .. , se justifie-t-elle toujours en souriant .

Je voudrais ajouter quelque chose , mais je ne sais pas quoi dire . Réconforter les gens ... ça n'a jamais fait partit de mes " points forts " . Je vois bien que Liv se force à sourire , et affiche cette mine enjouée pour ne pas dévoiler ces vrais sentiments . Mais je ne peux rien faire . En faite , je ne sais pas quoi faire . Ça oui , pour être con , ça l'est . Et je sais que j'en suis le principale fautif , encore grâce à mes super questions ..

- Jessie , on devrait peut-être y aller , je trouve qu'il fait froid . me demande-t-elle .

J'acquiesce brièvement de la tête , et me relève du banc juste après elle . De dos à moi , elle saisit son vélo , et commence à avancer doucement . Je fais de même , alors que je remarque qu'elle à installé maintenant une certaine distance entre nous . Je ne marche pas à côté d'elle , mais derrière elle . Ce qui , je dois avouer , me perturbe . Elle n'est plus en train de me courir après , car s'est moi qui la suis , doucement . Pourquoi est-ce que Jenny Johnson à tout d'un coup provoqué ce silence , et créé ce froid entre nous ?
Mais je redresse vite la tête lorsque je vois Liv s'arrêter , et fais de même . Elle ne bouge pas , comme si le temps autour d'elle s'était arrêter . Je fais un pas en avant , mais m'arrête immédiatement lorsque j'entends sa petite voix .. tremblante , et étouffée .

- Jessie..

J'hausse les sourcils , et instinctivement , me met à marcher d'un pas sûr vers elle . Je ne sais pas pourquoi , mais il faut que je le fasse . Comme si quelque chose me poussait de l'intérieur , je la fais lâcher le vélo , qui tombe sur le côté , et fais se retourner Liv pour l'encercler dans mes bras .
Ce n'est pas de la pitié , ni de la gentillesse . Je ne crois pas . Mais je suis sûr d'une chose , à présent . C'est qu'il est important , et qu'il ne faut pas qu'il disparaisse .

- Ça va aller , Liv ...

Peut-être que je m'y suis trop habitué par sa faute , mais j'en ai besoin . J'ai besoin de son sourire .
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MessageSujet: Re: Les contes de Shalaye ...   Les contes de Shalaye ... EmptySam 16 Oct 2010 - 11:16

Chapitre 7 " Pourquoi tu poses des questions ? "


Deux semaines se sont écoulées. Deux semaines depuis la révélation de Liv, et la mienne, par la même occasion. Aucun de nous n'en a reparlé. Je crois qu'il n'y a tout simplement rien à dire. Et je préfère d'ailleurs ne rien dire. De ce fait, je pense qu'il était inévitable que ça ne fasse pas fuir Liv, au contraire. Mais je crois que je n'y peux plus rien. Bien qu'il y ait une différence entre " ne plus pouvoir faire " et " ne pas avoir envie de faire " ... je ne sais pas ce qu'il me convient le mieux.
Liv sourit, encore et toujours. Comme si rien n'avait été dit. Comme si son passé n'avait jamais existé, elle continue d'afficher continuellement cette mine joyeuse et enjouée. Moi ? Je ne vois pas pourquoi je changerais. Tout est idem ... l'hiver continue, les cours sont toujours aussi chiants... Ah... non, j'avais hormis un léger détail. Détail, oui, parce que cette chose, à bien y réfléchir, je ne pense pas, et je n'ai jamais réellement été convaincu qu'elle me serve à grand chose. Ma génitrice. Oui, je parle bien là de ce que les autres appellent plus couramment une " mère «. Bien sûr, oui ... une appellation exacte, lorsque celle-ci joue son rôle comme il le faut. Enfin, je ne m'attarderais pas sur ce sujet, il n'est d'aucune utilité, ni pour moi, ni pour personne.
Deux semaines ... c'est aussi le nombre de jours passés depuis la disparition de celle-ci. Depuis ce fameux matin, où elle m'a clairement fait comprendre qu'elle ne voulait pas s'afficher en ma compagnie. Libre à elle de le penser, moi, je m'en branle complètement. Voir royalement. Finalement, avec ou sans elle, l'appartement reste le même. Vide. Silencieux. Froid. Bien sûr, il n'y a aucune plainte dans mes mots. Comme je l'ai dis, qu'elle soit là ou pas n'y change rien.

- Et c'est peut-être même mieux ainsi.

Il est sept heure et quart, je me redresse du canapé, et m'étire dans un long et lent bâillement. Il faut que je descende, cette semaine, un vieil ami est de passage sur L.A. Pardon, ami ? Non, client, fournisseur, peu importe. Mais c'est quelqu'un de confiance, je ne peux pas me permettre de le rater. J'enfile une veste, et sors de l'appartement. Arrivé en bas, je me surprend en train de jurer. Encore. Cette neige n'est vraiment pas très utile. Au fond, je crois que je n'ai jamais réellement apprécié la neige. Humide, froide. Rien de mieux pour tomber malade. Et pourtant les gens persistent à s'émerveiller devant celle-ci, à jouer jusqu'à être trempé jusqu'à l'os, à en redemander quand il n'y en a plus.

- Mcfallen ! M'apostrophe une voix.

Je m'arrête, et redresse la tête, me tournant. L'homme approche à grands pas de moi, un sourire aux lèvres, et me tend la main arrivé à ma hauteur. Je la lui serre, et le salut de la tête.

- Mike, t'es enfin là.
- Ouai ! Los Angeles, je ne peux pas ne pas revenir ! Alors, qu'est-ce que tu deviens depuis le temps !


Devenir ... un verbe que je n'utilise que très peu, n'est-ce pas ?

- Et bien... disons que... j'en suis toujours au même point.
- Tu étudies encore ?!
- Étudier... c'est encore un bien grand verbe. Je dirais plutôt que... je m'occupe.


Il sembla me dévisager un moment, puis finit par esquisser un sourire. Sourire que je devais prendre comme un " Je comprends " , ce que je fis. Puis je commence à avancer doucement, l'incitant donc à me suivre. Je n'en rajoute pas plus, n'ayant rien à dire. Après tout, il sait ce pourquoi je le " côtoie ". Il ne peut y avoir qu'une seule raison, alors pourquoi passer par les politesses incessantes et inutiles, à ressasser le passé, et les évènements marqués de notre existence que nous avons tout deux manqués chacun de notre côté ?
Il soupire et regarde droit devant lui.

- Je suppose que tu deale toujours.
- Sinon pourquoi serions-nous là tous les deux ?


Il sourit encore doucement et s'arrête pour sortir un paquet de cigarette de sa veste. Il m'en propose une, que j'accepte.

- Qu'est-ce que tu veux ? me demande-t-il après avoir lentement recracher la fumée de sa cigarette.
- Qu'est-ce que tu as ?
- Le meilleur du meilleur, comme d'habitude. Mais encore faut-il que ça soit dans tes cordes Jessie.


Je soupire dans ce qui me semble être un sourire satisfait, et plonge mes mains dans mes poches, cigarette en coin des lèvres.

- On est à Los Angeles.

Il acquiesce et me fait signe de le suivre. Je jette un dernier regard autour de nous, m'assurant bien que personne ne nous ait vus, et le suis. Il est tôt encore, mais les rues commencent à être bondées. Il tourne discrètement dans une ruelle et je m'y engage à mon tour. C'est humide, et étroit. Au fond, contre l'une des parois, une porte. Et juste au dessus de celle-ci clignote faiblement en rose pâle " Lazy Day Crazy Night «. Il me fait signe de la tête de le suivre à l'intérieur, ce que je fais.
Il fait d'abord noir, et l'odeur du tabac froid me raye immédiatement les poumons tant elle est forte. Mais cette impression me passe vite. Il n'y a pratiquement personne à part deux trois poivrots. Des habitués, j'imagine. Une serveuse finit de descendre les quelques chaises restées sur les tables tandis que Mike m'emmène dans une salle du fond, à l'abri des regards. Il allume la lumière, dévoilant comme une petite salle de préparation lorsque des petits groupes locaux viennent jouer ici. Il ferme la porte sans bruit et se tourne vers moi dans un large sourire. Il marche jusqu'à l'unique petite table présente dans la pièce et ouvre son manteau pour y déposer toute la came ...

-Mec..., soufflais-je, Mais où est-ce que t'es allé chercher tout ça ...

Là, juste devant mes yeux écarquillés, tout ce dont un drogué pur pouvait rêver ... Des sachets de cette merveilleuse poudre blanche à n'en plus finir, seringues, tout. Mike se contente de me répondre par un simple sourire satisfait et d'un signe de la main m'invite à inspecter ce qui serait susceptible de m'intéresser. Je ne me fais pas prier et m'assois sur le petit canapé qui borde la table en me penchant sur la came.

-Voyons ... je vais te prendre pour disons ... deux mille. me décidais-je enfin en lui indiquant ce qui m'intéresse.
-Deux mille ? Marché conclut. Récupères-ça et files, les gros clients ne vont pas tarder.

Je ne traine pas et m'empare de mon butin, le fourrant soigneusement dans mes poches que je ferme. Politesse oblige après ce petit échange, je lui serre avec plaisir la main et prend le chemin de la sortie. Lorsque la porte se ferme derrière moi, j'affiche un large sourire satisfait. Aujourd'hui est un jour bénit.


Huit heure et quart. Je suis en retard. Je passe le grillage de l'école et ne fait pas attention au regard mauvais que me lance la concierge dans le hall d'entré. Je file directement en cours et pénètre dans la salle de classe sans même frapper. Je me dirige à ma place alors qu'un grand blanc s'est installé lors de mon entrée et m'assois comme si de rien était. Mon cher professeur ne m'a pas quitté des yeux et se prononce enfin.

-Mcfallen, quelle excuse pour ce matin ?
-Et bien ... j'avais pensé à une séquestration par une folle à liée alors que j'étais chez moi.. mais je dirais simplement que je ne me suis pas levé.


Il soupire, certainement exaspéré par mon comportement, comme tous les autres et reprend son cour. Je cherche alors des yeux Liv, mais à mon grand étonnement, ne la vois nulle part. Étrange, elle qui camperait devant le bâtiment pour être sûre de ne pas être en retard ... Mais je n'y pense déjà plus. Ma seule pensée est fixée sur ce que je détiens. Sur ce qui fait que je suis moi, et que certaines personnes sont à mes pieds. Je dois avouer que c'est plutôt plaisant, parfois. On devient facilement une sorte de Dieu lorsqu'on a ce que les autres cherchent avec acharnement. Une telle dépendance pour rendre certaine personne complètement folle. J'avoue, j'ai eu parfois quelques propositions étranges ... mais jusque là, je m'en suis toujours bien sortit. Peut-être que je devrais sincèrement penser à arrêter ces cours qui ne me servent à rien.. Ça serait une perte de temps en moins.
Je soupire exagérément au moment même ou la sonnerie retentit. J'ai là une heure de libre devant moi, que demander de plus à part une soudaine explosion de ces murs ternes ? Je descends les escaliers du premier étage et arrive dans la cour. Je m'arrête devant le mur du fond et m'y adosse, comme d'habitude pour m'allumer une cigarette bien méritée. Je passe ma main dans mes cheveux qui retombent sur mes yeux et relève la tête, surpris par le petit visage pâle d'une Liv timide. Je la fixe un instant, voyant qu'elle n'approche pas. Doute-t-elle encore de mon orientation alimentaire ? Je lève les yeux au ciel et lui fait signe de la tête d'approcher, ce qu'elle fait bien évidement. Live s'assoit à côté de moi contre le mur mais je reste debout, les mains dans les poches, la cigarette au bout des lèvres. Quel silence ... à en faire frémir un cimetière. Et bizarrement, je prends moi-même l'initiative de briser celui-ci.

-Alors, petite Johnson, quelle excuse pour votre retard ? Pas que je m'y intéresse, mais je serais attristé de savoir que j'ai déteins sur votre statut de bonne fille.

Je tourne les yeux de son côté et la découvre esquissant un sourire amusé.

-Panne de réveil. se contente-t-elle de me répondre.

Quelle excuse ... s'en ait presque affligent. Mais je ne m'attarderais pas sur la raison, vraie ou fausse soit-elle, de son retard, puisqu'en réalité je n'y prête pas plus d'intérêt que ça. A vrai dire, je suis certain d'avoir un étrange sourire encré sur le visage, ce qui est rare, mais je crois qu'il serait difficile de ne pas l'avoir ... oui, j'avoue, je suis de très bonne humeur. Liv pourrait me raconter encore sa vie que je serais presque capable d'y prêter une attention quelconque. Quoi que ... je pourrais aussi partir dans l'instant , vendre quelques unes de mes merveilles aujourd'hui , jouir pleinement de mon début de gros salaire , et me l'a coulé douce un certain temps ... Tellement de possibilités s'offrent à moi que je ne sais où donner de la tête ...

-Pourquoi tu souris , Jessie ? me demande soudainement Liv , me sortant de ma superbe rêverie .
-Pourquoi je ne sourirai pas ?
-Pourquoi tu réponds toujours à mes questions par une autre question ?
-Pourquoi tu poses des questions alors ?


Je tourne la tête vers elle en découvrant son silence , et sa petite tête frustrée par mon comportement , ce qui allonge encore plus mon sourire . C'était pourtant le prix à payer, si elle voulait rester avec moi. Toujours en faisant la tête , elle tend la main vers son sac en ouvre la première petite poche de celui-ci pour en sortir un bonbon à la cerise . Elle replie ses genoux sur son buste et le met dans sa bouche . Quant à moi , je tire une dernière latte sur ma cigarette , et l'écrase à mes pieds en refixant mon regard face à nous . Je replonge mes mains dans mes poches et soupire . La sonnerie retentit , mais aucun de nous ne bouge . Liv reste silencieuse , et ça commence à me déranger .

-Tu vas encore être en retard si tu ne te lèves pas pour monter en classe . me contente-je de lui dire .

Du coin de l'œil , je la vois se lever doucement et saisir son sac . Elle commence à avancer doucement , puis un peu plus loin , se retourner vers moi .

-Tu vas encore être en retard , si tu ne me suis pas . me lance-t-elle en souriant enfin .

Je soutiens son regard sans une expression . Et bien ... tant qu'à faire ... finissons au moins la journée ...
Ainsi je marche jusqu'à elle et la dépasse sans la regardée . Depuis quand est-ce que c'est moi qui la suis ?


La journée s'écoule et touche à sa fin . Aucune remarque d'aucun professeur aujourd'hui, puisque j'ai passé mon temps à dormir. Je sors de l'établissement et jure en découvrant un flocon de neige fondre doucement sur ma joue . Je soupire exagérément et referme bien ma veste en continuant d'avancer . Liv ne rentre pas avec moi , elle m'a dit avoir une course avant . Tant mieux , je pourrais ainsi rentrer plus vite pour me mettre au point sur mon marché . Je croise Jason qui me lance son regard le plus meurtrier , comme à l'habitude , mais n'y prête pas attention . Sa sœur est encore L'hôpital m'a-t-on dit . Cure de désintoxication . Si ce n'est pas malheureux ... les dépendants à la drogue sont tellement pathétique qu'ils ne mériteraient pas même un regard . Si on leur demandait , ils se jetteraient sous un train pour leur came .
J'arrive enfin dans cet appartement toujours aussi vide et froid . La génitrice ne reviendra pas , de toute manière . J'entre immédiatement dans ma chambre et dépose tout mon butin sur ma table de nuit . Je retire ma veste , et m'installe en tailleur sur mon lit , une cigarette à la bouche . Je saisis plusieurs sachets et les examine un à un . Parfait . Ils sont tous tout simplement parfait . Je prend à présent l'une des seringues et la fixe avec beaucoup d'attention . Ce n'est pas la première que je vois , non .

-Bien , bien ... on devrait peut-être tester un peu , histoire de voir si la marchandise est bonne , pas vrai Jessie ?

Je dépose la seringue sur la table et prépare le tout . Je fais chauffer à l'aide de mon zippo la cuillère contenant la came et ajoute le tout dans la seringue . Je saisis la petite corde rouge à côté de moi et la serre autour de mon bras jusqu'à ce que je voie bien ma veine .

-On dira que c'est l'essai avant utilisation ...

Je plante avec soin l'aiguille dans ma peau et ferme les yeux lorsque le produit se repend soudainement dans tout mon corps , me faisant lâcher la seringue , et tombant en arrière dans mon lit . Dieu ... j'en avais oublié la sensation ... Tout mon corps en tremble ... je crois que je commence à ne plus réellement savoir où je suis , ni ce qui m'arrive ... mais bon Dieu qu'est-ce que je me sens bien ...
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MessageSujet: Re: Les contes de Shalaye ...   Les contes de Shalaye ... EmptyLun 18 Oct 2010 - 11:28

Chapitre 8 : " Tu es une plaie " .


Mon nom est Jessie. Bonjours Jessie. Je suis au lycée et je deale. C'est pour ça que tu es ici, Jessie. Parles-en, tu verras, ça te soulagera et te montrera que tu n'es pas seul. Le problème c'est que je commence à consommer moi aussi. Problème ? Est-ce que c'est un problème ? Qu'est-ce que tu en penses Liv ? Liv ? Pourquoi tu ne réponds pas, tu as perdu ta langue ? Eh oh, réveilles-toi tu es toute pâle, on dirait que tu as vu un fantôme !

Et c'est dans un " merde " des plus audible que je me redresse de mon lit, tout transpirant.

- Mais c'était quoi ça ...

Je passe une main pâle et moite sur mon visage. Quel rêve ... je sais que je suis tordu, mais à ce point, c'est quelque peu effrayant. Il faut dire qu'hier soir ... hier soir ... qu'est-ce que j'ai fais déjà .. Ah, oui. Ça. Je baisse les yeux sur mon matelas et saisis délicatement la seringue avant de la balancée dans le tiroir de ma table de nuit et de le refermer. Je me penche pour attraper mon portable et regarde l'heure. 18 heure 15. Ainsi, j'ai dormis toute la journée. Génial. Ce qui fait que je suis en week-end de quatre jours. Quatre journées entières pour refourguer tout ça à ces pathétiques personnes qui ne peuvent vivre sans se sentir planer. Quatre journées pour me remplir les poches sans me fatiguer.
Je décide de me lever pour prendre une bonne douche bien méritée, mais à peine suis-je debout que ma tête semble gonfler considérablement, menaçant d'exploser. Je retombe alors lourdement sur le lit, dents serrées. Bien, je ne vais pas me lever tout de suite finalement. Je viens de dormir une journée entière, et pourtant j'éprouve encore le besoin de dormir. Après tout .. il est six heure passée, je peux bien me rendormir jusque demain, je ne perds rien. Mais quitte à faire une sieste, autant qu'elle soit agréable. J'attrape alors mes feuilles slim et mon petit sachet de cette divine herbe verte et odorante à souhait, puis me prépare une belle cigarette magique. Ceci fait, je l'allume et me cale tranquillement dans ma couette. Il faut dire qu'avec cet hiver qui s'installe, il commence à faire sincèrement froid, et comme ma génitrice n'a toujours pas payé le chauffage.. d'ailleurs, elle n'a plus rien payé depuis des lustres. Et même, je ne suis même plus sûr qu'elle habite ici. Tant mieux.

- Hmm ... douce herbe marocaine ... soufflais-je en tirant une dernière latte, laissant tomber par terre la fin de ce bonheur éphémère avant de sombrer de nouveau dans certains songes des plus étranges.


Qu'est-ce que tu fais encore, Jessie ? Quoi ? Tu crois que tu vas avancer comme ça ? Regardes comme tu es pathétique ! La ferme ... tu te crois mieux placée pour me faire ce genre de remarque ? Toi qui n'a pas été foutue de m'élever correctement.
Jessie ..
Regardes-toi, tu me fais autant pitié... à vendre ton corps à qui le veut ! Tu me dégoûtes encore plus que toutes ces personnes à qui je vend !
Jessie ...

- Jessie !

Je me réveille encore une fois en sursaut. J'imagine que mes yeux doivent être rouges puisque je vois trouble. Je distingue à peine la silhouette penchée au-dessus de moi, mais je devine que je ne suis pas seul. Je ramène donc l'épaisse couette bordeaux sur mon visage pour me cacher.

- Je t'ai déjà dis de pas venir me faire chier dans ma chambre, Rita.
- .. Rita ? Jessie .. est-ce que ça va ?


A l'entente de cette voix, mon cœur semble s'arrêter. Non, ce n'était pas génitrice. Je reconnais très bien cette voix, pour mon plus grand malheur, puisque j'espère que ce n'est pas elle. Tout du moins, j'essaie de me convaincre au mieux que ce n'est pas elle. Si c'est réellement le cas, alors j'entrerais dans l'un de ces scénario pitoyable qui m'obligerais à la tuée parce qu'elle en aurait trop vu. En réalité, à cet instant, je voudrais qu'un passage secret apparaisse sous ma couverture. Un passage qui m'emmènerais dans un monde parallèle où je serais seul. Un monde où la neige n'existerait pas et où la nuit serait toujours présente. Un monde où je me tiendrais compagnie, où je serais maitre de mes gestes sans personne pour me juger, et surtout, surtout, personne pour me faire chier.
Je me hisse alors au fond du lit tandis qu'elle me redemande si je vais bien. Je me lève, la couverture toujours sur la tête, puis je file droit dans la salle de bain pour m'y enfermer en l'entendant frapper aussitôt et doucement à la porte. Je laisse tomber la couette puis ouvre le robinet d'eau froide pour m'en asperger le visage. Lorsque je relève la tête pour voir mon reflet dans le miroir, je constate que mes yeux sont toujours rouges. On mettra ça sur le compte de la fatigue. J'ouvre le petit placard derrière le miroir et saisit une boite orangée de médicaments. Aspirine. Ça fera l'affaire. Je prend l'un des comprimés puis me tourne vers la porte. Je sais qu'elle est derrière. Elle est toujours derrière moi.

- Jessie .. je suis désolée ...

J'ouvre la porte à la volée et me retrouve nez à nez avec ses grands yeux bleus. Je passe à côté d'elle sans rien dire puis me dirige vers la cuisine où elle me talonne silencieusement, mais anxieuse.

- Bordel.. tu vas me dire ce que tu fous chez moi, Liv ?
- Et bien..
commence-t-elle de sa petite voix, gênée.

Mais un aboiement l'empêche de terminer sa phrase. Je laisse tomber le paquet de céréales que j'avais sortit par terre et soupire, las. Je vois apparaître une petite truffe que je ne connais que trop bien qui vient renifler le sol pour finalement s'attaquer aux céréales.

- Tu peux m'expliquer ce qu'il fait là, lui aussi ?
- Il attendait devant ton immeuble et il neige ... j'ai ouvert la porte pour qu'il se mette au chaud et c'est finalement lui qui m'a conduit jusqu'à ta porte alors..
- Alors tu as pensé qu'il m'appartenait ? Regardes-le bien, c'est un bâtard des rues. Et s'il vient de dehors, c'est qu'il y a une bonne raison. D'ailleurs tu ne m'as toujours pas dis ce que tu faisais là, toi aussi.
- Je ne suis pas allée en cours aujourd'hui et et une camarade de la classe m'a apporté les cours .. elle m'a dit que tu n'y avais pas été non plus alors .. j'ai cherché ton adresse parce que je m'inquiétais ...
- Comme c'est touchant.
dis-je ironiquement.
- ... j'ai frappé plusieurs fois à ta porte mais personne n'a répondu et comme la porte était ouverte, je me suis permise d'entrer... tu étais tout blanc dans ton lit, et tu t'agitais dans ton sommeil ...

Je décide de ne plus répondre. A quoi bon ... toute cette histoire me sidère tellement que je préfère me concentrer sur ce morceau de pain sec que je tente de manger sans grand appétit. Elle, elle reste plantée là, devant la table, la tête baissée. Comme d'habitude. Je mettrais ma main à couper qu'elle se retient de ne pas pleurer devant ma froideur et ma nonchalance. A présent, il y a encore un silence, hormis les bruits de mastication de ce clébard qui semble se régaler avec mes céréales. Cette fille m'horripile. Sous prétexte que je n'ai pas été en cours, la voilà chez moi, dans ma chambre, et sans raison apparente. Elle peut admirer ce taudis dans lequel je me plait à vivre, et me voir comme ce chien des rues. Je hais qu'on s'immisce dans ma vie. Je hais qu'on envahisse mon espace vital. Je hais ... qu'on me porte attention.

- Pourquoi tu n'étais pas en cours aujourd'hui, Miss Johnson ?

Elle relève la tête devant ma question et fuit aussitôt mon regard droit et fixe sur elle. Elle se triture les doigts, encore. Elle est mal à l'aise et je devine parfaitement qu'elle cherche une bonne excuse à me faire avaler. Finalement, elle ne répond pas à s'accroupit lorsque le chien vient couiner à ses pieds pour un peu de tendresse qu'elle lui offre immédiatement, le caressant presque avec amour. Lequel des deux est vraiment le chien ?

- Tu ne pourras pas toujours fuir mes questions.

Liv fait mine de ne pas m'écouter. A présent, elle sourit au chien qui semble comblé de tant d'attention pour lui seul. Quelle paire ces deux-là. Oui, je trouvais aussi que ça rime bien avec " plaie ". Je tourne la tête vers la fenêtre et constate qu'il neige en effet. Même trop, je dirais. Cette pauvre fille est venue jusqu'ici sous ce temps ... pitoyable.

- Tu pourrais au moins t'asseoir au lieu de rester comme ça par terre.
- Je préfère être en compagnie de quelqu'un de reconnaissant et d'agréable.


Je reste un moment stoïque, peut-être même blasé. Voilà qu'elle préfère rester avec cette.. avec ce ... merde. Merde. Je soupire, lève les yeux au ciel, puis me lève de ma chaise pour venir m'asseoir en tailleur en face d'elle et de ce sac à puce mal-odorant. Il se tourne vers moi et me renifle en agitant frénétiquement la queue. Je sais qu'il se souvient de ce hot-dog. Ma bonté me perdra un jour. Quant a Liv, elle sourit toujours, apparemment amusée par le fait qu'il me fasse la fête, ce que je trouve agaçant de mon côté, freiné par cette odeur qu'il traine inlassablement.

- Il sent vraiment mauvais.
- Personne ne prend soin de lui.
- Il pourrait prendre soin de lui tout seul.
- Il a besoin de quelqu'un pour l'entretenir et faire attention à lui.
- C'est une plaie.
- Tu es une plaie, Jessie.


Je lève subitement mon regard vers elle, tandis qu'elle, elle me sourit, retenant un rire devant ma réaction. Moi ? Une plaie ? Alors que je ne demande rien à personne ? Quelle blague, vraiment. Je soupire pour la énième fois puis croise les bras d'un air agacé en reportant mon attention ailleurs. Elle entre chez moi, comme ça, et en plus de ça elle se permet de dire que je suis une plaie, elle , cette sangsue. Je finis par me lever, toujours irrité par ces deux afflictions puis siffle le chien pour qu'il me suive jusqu'à la salle de bain. Liv répond également au sifflement, me suivant d'un air étonné. Je claque des doigts et indique la baignoire au chien qui saute immédiatement dedans. J'ouvre l'eau et la règle de façon à ce qu'elle ne soit ni trop chaude ni trop froide avant d'en asperger le chien qui semble content et qui se met à aboyer de contentement ouvrant et fermant avec force sa gueule pour attraper l'eau. Imbécile. Toujours devant la porte, Liv me regarde bizarrement et je la regarde à mon tour en lui faisant un signe de la tête.

- Tu comptes me regarder faire longtemps ?
- Ah ..!


Elle semble sortir de ses pensées puis accours vers la baignoire en saisissant du shampoing, celui de ma génitrice, parfumé aux roses d'Asie. Elle en verse dans sa main, puis l'applique sur le poil mouillé du chien avant de frictionner délicatement. Maintenant qu'il est mouillé, je trouve qu'il a une tête de leonberg croisé avec un berger quelconque. Une bonne bête en somme. Enfin .. il à l'air beaucoup moins imposant maintenant qu'il est recouvert de mousse.

- Bon, je vais le rin..

Mais à peine ais-je commencé à allumer l'eau que cet idiot de chien se secoue avec force, nous recouvrant à notre tour de cette mousse à l'odeur que je déteste. Je reste alors pétrifié. Peut-être à cause de la colère que j'essaie de contenir. Liv le voit bien et reste à son tour interdite devant mon air, je suppose, légèrement amusant puisqu'elle éclate ensuite de rire sans retenue tandis que je ferme les yeux pour me débarrasser avec lenteur de la mousse sur mon visage. Celui-ci dégagé, je saisit rapidement le pommeau de douche et rince le chien en vitesse qui se secoue, nous mouillant d'autant plus, tandis que je pestifère à voix haute contre celui-ci, ce qui semble amuser encore plus Liv qui ne cesse de rire pour mon plus grand malheur, me sentant des plus minable, au tout du moins, autant que le chien dont les poils retombent devant ses yeux. Notre petite altercation terminée, je ferme l'eau et le chien saute de la baignoire avec entrain alors que je me laisse tomber contre celle-ci dans un soupire, prenant une serviette pour m'éponger le visage que je tend ensuite à Liv. Elle la prend à son tour pour en faire de même.

- Je suis vraiment désolée, mais vous êtes tellement drôles tout les deux ... me dit-elle en tentant d'arrêter de rire.

Finalement, je finis par sourire à mon tour, réalisant à quel point nous étions idiots, puis je me relève, tendant ma main à Liv pour qu'elle se relève. Ceci fait, je sors de la salle de bain et m'affale sur le canapé. Elle, elle reste encore une fois debout, plantée là, comme si elle s'interdisait de trop m'approcher.

- Je ne vais pas te manger Liv. lui dis-je en soupirant une nouvelle fois.

Et elle s'exécute, s'asseyant à côté de moi avec cependant une certaine distance entre nous. Puis une nouvelle fois, c'est le silence. Elle sèche doucement ses longs cheveux sombres avec la serviette, le regard évasif, ailleurs, et je ne peux m'empêcher de la fixer. Je n'arrive pas à la comprendre, en réalité. Je n'arrive pas à trouver le pourquoi de sa venue ni de sa présence constante avec moi. Cette fille venue de nul part et qui ne me quitte plus. J'aimerai vraiment savoir ce que je peux bien lui apporter pour qu'elle s'accroche comme ça, mais je ne vois vraiment pas. Enfin, tout ce que je constate pour le moment, c'est qu'elle est plus blanche que d'habitude. C'est vrai qu'il n'y a pas de chauffage. Je me lève alors du canapé tandis qu'elle me suit du regard, étonnée de me voir revenir avec ma couette. Je la dépose sur elle qui continue de me fixer en clignant plusieurs fois des yeux puis me réinstalle.

- Tu es toute mouillée. Avec le froid qu'il fait tu risques de tomber malade et moi je ne serais pas là chez toi à te veiller alors autant prendre tes précautions. me justifiais-je.

J'allume la télévision avec la télécommande et devine du coin de l'œil ce sourire. Celui que je préfère chez elle. Ce sourire presque maternel mais avant tout gratifiant. Je zappe alors les chaines, ne trouvant rien d'intéressant lorsqu'elle me dit soudainement " Stop ! " . Je m'arrête et elle se redresse légèrement du canapé, toute excitée.

- J'adore ce film !
- Et .. qu'est-ce que c'est ?
- " Le goût de l'automne ".
- Quel titre ...
, soupire-je.

Elle tourne la tête vers moi et fronce les sourcils comme pour me foudroyer du regard.

- C'est un très beau film. Il raconte l'histoire de deux jeunes personnes qui s'aiment mais dont les entourages ne sont pas compatibles. Elle est adoptée par sa tante qui vit comme une gitane, et lui vient d'une famille stricte qui espère beaucoup pour son avenir. Elle fait alors quelque chose d'horrible pour rester avec celui qu'elle aime, et en retour, il la protège, commettant à son tour quelque chose d'horrible pour sauver leur amour.
- C'est tellement touchant. Pardon, j'ai dis touchant ? Je voulais dire pathétique.
- Tu es sans cœur .
- Et toi trop rêveuse.
- Tu ne sais pas ce que sont les rêves.
dit-elle, vexée, et je souris en vainqueur à sa remarque.
- Non, et je m'en fou royalement.

Elle croise les bras, boudant, et moi je m'amuse de casser ses rêves de petite fille innocente. Les tragédies romantiques ? Non merci, très peu pour moi. Mais, me sentant tout de même d'une grande bonté ce soir, je décide de laisser ce film inutile tandis que le gros chien vient s'allonger sous nos jambes. Je me décide alors enfin à regarder l'écran, soupirant à chaque scène et immédiatement reconduit par les " Shhht " insistants de Liv. Quel supplice ... Lorsqu'enfin le film se termine, une bonne heure après, je m'étire de tout mon long en baillant bruyamment, signe de mon ennui face à cette " œuvre " ratée. Puis lorsque je me retourne vers Liv, je la surprend alors endormie, les yeux sereinement clos avec la couette remontée jusqu'au menton. Elle est toujours aussi pâle, ce qui m'intrigue. Je m'avance alors doucement vers elle, faisant bien attention à ne pas la réveillée, puis dépose très doucement le dos de ma main sur son front. Elle est en effet un peu chaude. Mais maintenant, me voilà dans une belle situation. Est-ce que je dois la réveillée pour qu'elle rentre chez elle ? Je tourne la tête vers la fenêtre et constate qu'il neige toujours autant. D'ailleurs, un épais manteau blanc s'est déposé sur toute la ville. Merde. Cela ne m'enchante pas plus, mais je n'ai pas vraiment le choix. Je l'installe très doucement de façon à ce qu'elle soit bien allongée sur le canapé et remonte la couverture sous l'œil également fatigué du gros chien qui a décidé à son tour de dormir ici. Puis, pour une raison que j'ignore, je prend place sur le fauteuil à côté, dévisageant Liv. Elle dort profondément. Elle est encore plus innocente comme ça. Plus vulnérable. Une bonne petite fille sur qui on aime marcher. Décidément, j'ai vraiment du mal à la comprendre. Mais une chose est sûre, je ne serais pas de ceux qui la poussent en bas.


- La ferme putain de clébard .. marmonnais-je dans mon sommeil, réveillé par des aboiements agaçants.

Et d'ailleurs, pourquoi est-ce qu'il aboie cet abrutit de chien. Je me risque à ouvrir de moitié un œil puis voit quelque chose bouger devant moi. Je le referme puis m'étire en gémissant avant de les ouvrir complètement, découvrant une Liv toute affolée qui plie la couette, tout du moins, se débat pour la pliée, en répétant " C'est pas vrai, c'est pas vrai, c'est pas vrai ..." . Je me redresse alors du fauteuil où j'ai, pour ainsi dire, vraiment mal dormis, puis je la regarde faire alors qu'elle n'a même pas remarqué que j'étais réveillé. Elle manque de tomber en arrière, chargée par l'amas bordeaux, puis elle reprend son équilibre en courant, ou trottinant, jusqu'à ma chambre où elle l'y dépose. Elle revient ensuite et s'exclame en me voyant, légèrement gênée, comme d'habitude.

- Panne de réveille ?
- Hum.. en quelque sorte, oui. Je suis désolée de m'être imposée toute la nuit, mais je suis en retard il faut que je parte très vite.


Et sans un mot de plus, elle disparaît par la porte, me laissant ainsi avec le chien, tout aussi étonné que moi et n'y comprenant rien. Je le regarde ensuite, mal réveillé, puis soupire.

- On dirait que je me suis fait avoir, Jack.

Le chien fait un petit couinement, approbateur, je suppose, puis se rallonge par terre. S'il doit rester ici, autant lui trouver un nom à ce sale cabot. Je m'étire donc une nouvelle fois et me dirige à la cuisine pour m'allumer une cigarette. Quelle soirée. J'en ferais pas deux comme ça. J'ai tellement mal au dos à cause de ce foutu fauteuil. Je crois que je me suis enrhumé à dormir sans couverture. La journée commence bien ! Et elle continue, puisque Jack vient à mes pieds, grattant doucement de sa grosse patte le sol. Je suppose qu'il a faim. Je me lève donc, trainant des pieds, et me dirige vers le placard. Il semble aimer les céréales, et je n'ai que ça à lui donner en attendant, alors autant s'en contenter. Je lui verse le tout dans un bol et le pose au sol. Il ne lui faut pas plus de cinq minutes pour le descendre. Il me regarde ensuite avec ses yeux de saint-bernard et avance vers la porte. Je ferme les yeux dans un soupire et penche la tête en arrière de désolation. Bien évidement, après s'être rassasié, monsieur veut sortir. J'écrase mon mégot et vais me doucher, prenant soin de bien me couvrir pour ne pas aggraver ce rhume plus qu'emmerdant. Enfin sortit, l'air glaciale me coupe presque la respiration. Je frisonne puis commence à avancer tandis que le chien saute de joie dans la neige, s'amusant à la manger.

- Tu t'arranges pas toi ...

Il aboie, puis me suit. Puisqu'on est dehors, autant aller acheter de quoi le nourrir. J'en profite pour me balader un peu, puis finit par aller au petit magasin. Je file au rayon animalerie et en sort avec deux gros sachet de croquettes. Je passe ensuite à la caisse et sort. Je m'arrête pour m'allumer une cigarette, mais ma vision et attirée par l'entrée de l'hôpital juste en face, où je vois Liv sortir, s'emmitouflant dans son écharpe blanche. Qu'est-ce qu'elle faisait à l'hôpital ? Je commence à marcher dans sa direction quand une voiture de bonne marque et de bon prix s'arrête devant elle. Je la vois monter à l'avant, côté passager, puis elle s'en va.

- Qu'est-ce que c'est que ces conneries ...
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