Kill to survive [PV Lysander, Josy et Edwin]

Cette vampiresse avait raison, je n’étais pas vraiment dans mon état normal.

Sérieusement, qu’est-ce qui m’avait pris de planter un rapière dans la main d’un homme ?! Maintenant, toute l’attention était dirigée sur moi, ce qui ne me rassurait guère. Attirer l’attention bien évidemment le but de l’action mais maintenant que je sentais tous ces yeux sur moi et que je pouvais clairement voir que certains avaient la main sur leurs armes, j’étais à deux doigts de paniquer. Je me débrouillais largement avec une épée à présent mais avec tout ce qu’il venait de se passer je ne me sentais clairement pas capable de m’occuper de tout un bar. Quant à savoir si mes quatre comparses de fortune m’aideraient… Rien n’était certain.

* Ca… Il fallait réfléchir avant d’agir, deux-pattes…*

Et alors que je m’apprêtais à mentalement répliquer à cette étrange voix, le supposé serviteur de ma famille apparut de nulle part avec un homme. Ne m’attendant pas tout à une telle apparition, j’eu un léger sursaut et me tournai vers l’homme à la chevelure sombre tandis qu’il m’informait que l’énergumène qu’il tenait par le col savait qui était mon nouveau propriétaire. Blême, je suivis la direction pointée par le doigt du chevelu.

C’était une blague, n’est-ce pas ?

J’étais devenue la propriété d’un vampire...

Alors que j’essayais de me convaincre que tout ceci n’était qu’une vaste blague, le buveur de sang confirma les dires du majordome, ajoutant qu’il ne s’était guère intéressé aux détails avant de m’inviter à régler moi-même cette histoire. Vraiment trop aimable à lui... Concrètement, je n’avais aucune idée de la marge à suivre, cela faisait beaucoup trop d'informations à ingérer en un temps vraiment minime. Le point positif dans tout cela, c’était qu’il serait peut-être enclin à me rendre ma liberté. De moins je l’espérais.

- Il suffirait donc de détruire le contrat pour que je recouvre ma lib… ma louve. Me corrigeais-je à la dernière seconde. Il n’était pas nécessaire que les occupants de ce bar sache que l’animal et moi n’étions qu’un seul et même individu…

Cette phrase étant adressée autant à l’homme retenu par le chevelue qu’à mon “propriétaire”, je laissai mon regard vagabonder de l’un à l’autre, attendant une quelconque réponse.

- C’est que… C’est pas si simple...C’est Krall qui a créé ce contrat. On ne peut pas le rompre comme ça, c’est un contrat magique. Y’a que le patron qui peut le faire…
- Il suffit donc d’aller le trouver donc...
- Il est parti chez les Normaux pour affaire. Pour deux semaines.

Évidemment, c’était trop facile…

-Je peux tout simplement racheter le contrat, alors ?
- M'sieur Krall est le seul à pouvoir faire passer les contrats d'une personne à l'autre. Il s'est occupé du cas de la louve juste avant de partir.

Les joies de la sorcelleries...

- Dans ce cas, si cela vous convient, je reprendrai ce qui m’appartient et nous romprons le contrat une fois que le fameux Krall sera de retour. Dis-je à l’adresse du vampire dont je ne connaissait toujours pas le nom.

Á vrai dire, je ne connaissais le nom d’aucune des personnes qui m’accompagnait et l’objectif de deux d’entre elles m’échappait encore. Le vampire m’avait acheté, le chevelu était venu à mon aide - et au vu de la situation, je ferais peut-être mieux de me montrer plus encline à son sujet… - mais les deux femmes… Que faisaient-elles ici ? Que voulaient-elle ?

- Heu… C’est pas aussi facile. C’est un contrat de possession d’obéissance. La louve ne pourra pas quitter Mr Morienval de plus dix mètres et lui sera complètement obéissante. Tant que Krall sera pas de retour, vous ne pourrez pas y faire grand chose. Il s’est bien assuré que ses formules ne puissent être brisées par personne d’autres que lui…
- Pardon… Dis-je tandis que je reprenais contact avec la réalité et assimilai de ce que l’homme venait de dire.

FOUTUE SORCELLERIE !

Je restai silencieuse un bref instant et alors que la réalité de la situation venait me frapper en plein visage, je laissai un rire nerveux, presque fou, m’échapper. J’étais dans la mouise jusqu’au cou…

- Et bien cher Monsieur Morienvial, il semblerait, finalement, que cette histoire vous concerne personnellement aussi maintenant ! Dis-je sur un ton empli de sarcasme et d’ironie.

Complètement dépitée, je me laissai choir sur un siège non-loin et laissai un soupire de désespoir m’échapper tandis que je me massai les tempes. Tout cela me paraissait tellement invraisemblable. On ne pouvait pas priver quelqu’un de sa liberté de mouvement comme, si ? Voulant vérifier les dires de l’autre énergumène, je tentai de me téléporter jusqu’à l’auberge de Vraag. Mauvaise idée… Tout ce que je récoltai fut une douleur au crâne des plus désagréables qui me fit siffler de douleur.

Il ne manquait plus que toute mon famille adorable débarque dans ce bar et la situation aura atteint son niveau de poisse ultime…

Le regard complètement vide, j’attrapai un verre qui traînait sur la table et l’avalai cul sec. au point où j’en étais… Peut-être que l’alcool ferait mieux passer la pilule. Tout ce que je parvins à faire fut de manquer de m’étouffer en sentant la chaleur du spiritueux se répandre dans ma gorge.

- Si vous avez un plan ou des idées, je suis preneuse. Peut-être que ces dames ont quelques suggestions. Soufflais-je tout en fixant le duo féminin et me saisissant de la bouteille qui trônait sur la table, me fichant pas mal du regard que me lançait celui qui l’avait acheté.

Mon deuxième verre servi, je l’avalai aussi vite que le premier, grimaçant au passage. Le deuxième verre était tout aussi désagréable que le premier.

Et dire que tout ça avait commencé à cause des caprices de Dante. Quand j’allais le revoir, il allait le sentir passer…

Un problème d’apparence inextricable, réglé aussi facilement, s’en était presque irréel. Mais je n’allais certainement pas m’en plaindre.

Désespérée. C’était le mot parfait pour décrire mon état d’âme actuellement. J’étais complètement désespérée. Je me retrouvai à la merci d’un parfait inconnu, complètement soumise à sa volonté et sans aucune chance d’en réchapper. Après tout, qu’est-ce qui me garantissait qu’il me rendrait réellement ma liberté une fois le fameux Krall réapparu ? Qu’est-ce qui m’affirmait qu’il ne profiterait pas de la situation tant que le sorcier ne refaisait pas surface. Rien. Et même si j’essayais de me convaincre du contraire, mon instinct me criait que j’étais bien naïve de penser qu’il n’en profiterait pas. Qui ne le ferait pas à sa place, après tout ?

Pourquoi je m’étais mise à boire ? Aucune idée. Sans doute pour oublier le plus rapidement possible la situation plus que désastreuse dans laquelle je me trouvais.

Sauf que tout monde ne semblait pas d’accord avec cela. Alors que la vampire se saisissait de mon verre, je laissai un “Hey” mêlant surprise et indignation m’échapper. Suivant un instant mon verre du regard, je reportai celui-ci sur la jeune femme, prête à protester contre son geste mais je n’en fis rien. Était-ce une lueur de compassion que je voyais danser dans son regard mordoré ? C’était bien la première fois depuis que j’avais repris conscience dans ce trou à rat que quelqu’un me donnait l’impression de se faire du soucis pour moi. Il se dégageait d’elle quelque chose qui me paraissait doux, protecteur, presque maternelle. J’avais presqu’envie de me jeter dans ses bras et de m’y réfugier comme le ferait un enfant avec sa mère. C’est sans doute ce que j’aurais fait si je n’avais pas eu droit un un tel spectacle.

Je n’avais pas vraiment saisi la raison qui avait poussé l’autre brune à faire preuve autant de violence et à vrai dire, cela ne me préoccupai guère. Je me contentai d’assister à la scène, figée et complètement dégoûtée par ce spectacle des plus barbares. L’odeur de chaire brûlée me donnait de nouveau envie de vomir. Était-ce vraiment nécessaire de faire preuve d’un tel sadisme ? Je n’eu pas vraiment le temps me poser la question puisque mon “propriétaire” prenait de nouveau la parole, faisant étalage des options qui s’offraient à moi.

-Parce Que vous lui laissez le choix ? Vraiment ? Vous essayez de convaincre qui ici ?

Elle m’enlevait les mots de la bouche…

Mais bon, il allait bien falloir faire un choix. Ou pas…

J’écoutais le nouveau venu parler, l’air complètement hagard. Était-il sérieux ? Ca paraissait bien trop simple, presque miraculeux. Je peinais à y croire…

Le majordome, lui, sembla croire l’homme-lézard sur parole puisqu’il lui lança son portefeuille avant même qu’il n’annonce la prix de sa marchandise salvatrice. Trois seconde plus tard, je me retrouvais avec un poignard planté dans le thorax. Tout se passa si vite que je n’eu pas le temps de réagir. Juste le temps de lancer un regard interrogateur vers l’homme à la longue chevelure. Alors qu’il me libérait de l’arme, je tombai à genoux, assaillie par la douleur tandis que je sentais une magie qui n’était pas mienne pulser à travers tout mon corps. Complètement paniquée, le souffle coupé par le coup, je portai une main à l’endroit où l’homme avait frappé, pensant y sentir le sang couler à flot. Mais rien. Il n’y avait aucune blessure mais la douleur, elle, était bien réelle.

Avant même que je puisse articuler le moindre mot, mon assaillant s’était envolé. Faire appel à lui en cas de problème ? Il aurait déjà fallu que je connaisse son nom.

* - Tu le sais toi ?
- … *

Aucun réponse. Est-ce que cette étrange  voix s’était, elle aussi, évanouie ?

Toujours sonnée par le coup que je venais de recevoir, je me redressai difficilement et repris place sur le siège que j’occupais il a peu de temps encore. Toujours aussi perdue qu’au départ, je laissai mon regard envelopper les trois vampires.

- Et maintenant ?

Une question qui m’était destinée, bien plus qu’aux trois énergumènes en tout cas. L’un d’entre eux n’avait a priori plus aucun intérêt dans cette histoire. Quand aux deux autres, et bien… Je ne savais toujours pas ce qu’elles pouvaient bien me vouloir et ce n’était guère rassurant. Le problème de ma liberté était peut-être réglé mais ce n’en était qu’un parmis tant d’autre, au final. La situation n’avait que très peu changé. J’étais toujours à la merci d’inconnu dont je ne savais rien, dans un endroit tout aussi inconnu et où je n’étais plus vraiment la bienvenue, si je l’avais été un jour… Et même si ces trois-là décidaient qu’ils s’étaient assez divertis pour la soirée et me laissaient en plan, ma situation était loin d’être arrangée, puisque je n’avais nulle part où aller. L’auberge ? Non, il n’était pas question que j’y retourne pour l’instant. J’étais encore bien trop en colère contre Dante.

Et voilà que j’avais de nouveau l’impression d’être une enfant au milieu d’une discussion d’adultes. Adultes qui, pour l’heure, semblaient vouloir se partager ma garde…

Ce fut le dénommé Morienval qui répondit en premier à ma question, rétorquant que j’étais à présent libre et que l’affaire ne le concernait plus malgré les moyens qu’il avait déployés, vainement en fin de compte. Sa mise en garde ? Une piqûre de rappelle qui, bien que non-nécessaire - je n’étais pas naïve au point de penser m’en tirer aussi facilement après les dommages causés ce soir. Même si je j’espérais quelque peu… -, fit peser un nouveau poids sur mes épaules.

Comment allais-je me sortir définitivement de ce pétrin ?

L’espace d’un instant, l’idée de retourner à l’auberge et faire part de mes déboires à Dante me traversa l’esprit mais je laissai bien vite tomber l’idée, tant par fierté que par volonté de le préserver de cette histoire. J’étais en colère contre lui, à un point inimaginable, certes, mais il restait tout de même mon frère, la seule famille que je connaisse et ma seule attache ici. Malgré tout, je ne désirais nullement qu’il lui arrive quelque chose de mal. Connaissant son caractère, il allait simplement foncer tête baissée dans la gueule du loup.

* C’est l’occasion d’apprendre à se débrouiller seule…* Soupirais-je intérieurement.

Voilà que je faisais preuve de cynisme envers moi-même. Génial…

- Maintenant, on va essayer de ne pas empirer la situation. Qu’en dis-tu ?

Une idée que je ne pouvais qu’approuver, même si, selon moi, la situation avait atteint un paroxysme et ne pouvait empirer. Et le récapitulatif de la seconde vampire - qui nous avait rejoint après avoir raccompagné son acolyte - ne fit que retourner le couteau dans la plaie et me rappeler à quel point j’étais dans de sales draps. L’idée de supprimer tous les témoins était plutôt alléchante mais, comme  le faisait si bien remarquer la pyromane, inutile.

Sincèrement, pourquoi se cassaient-t-elles toutes les deux la tête à essayer d’assurer ma sécurité. Qu’y gagnaient-elles ?

Une question qui trouva vite sa réponse. Cette vampiresse voulait que je passe un mois en sa compagnie, chez elle. Je la fixai, médusée, me demandant quelle personne sensée ferait de telle proposition. Je tournai la tête vers l’autre jeune femme, espérant qu’elle contredirait l’idée. Que nenni ! Elle plussoyait le plan de sa comparse ! Même l’idée de massacrer tous les témoins de cette soirée ne semblait pas la déranger. Sauf que moins de deux minutes plus tard, il n’y avait quasi plus aucun témoins.

Mais le plus stupéfiant était encore à venir.

De là à savoir si le plus surprenant était le fait que les trois occupants toujours présents dans le bar - hormis notre joyeux trio - soit complètement figé ou s’il s’agissait de fait que la - je supposais - chronokinésistes propose à son tour de m'accueillir chez elle. Proposant même à l’autre brune de me partager avec elle. Étaient-elles vraiment en train de parler de garde alternée sans même me demander mon avis… ?

- Tout cela étant dit. Je crois que ce n’est pas de notre choix… Cela se vaut. J'peux aussi prendre le parti de tuer chaque personne hostile qui voudrait s'en prendre à elle mais je n'en vois pas plus l’intérêt. Il faut qu'elle se fasse oublier voilà tout..

Ah…Tout de même ! J’avais mon mot à dire dans l’histoire sauf que…

- Même si tu sais que l’épée est au dessus de toi et que le temps est un luxe.

Ca y est… C’était officiel, je paniquais.



Sérieusement, comment voulez-vous que je prenne une décision d’une si grande importance là, tout de suite ?

- Heu… Je… Balbutiais-je tandis que j’essayais de remettre mes neurones - totalement court-circuités par la propositions de mes deux compagnes - en marche. J’ai… Besoin de temps pour y réfléchir. Pour peser le pour et le contre.

Il nous fallait un endroit plus tranquille, où je pourrai réfléchir posément sans craindre qu’un magnat du crime ou un quelconque autre monstre nous tombe dessus. Aussi, sans vraiment prendre la peine de prévenir les deux vampires, je posai une main sur l’épaule de chacun et nous téléportai jusqu’à l’auberge de Vraag. La seconde qui suivit, nous nous retrouvâmes face à l’entrée de l’Ourson Tacheté. J’en fus la première surprise. Je m’attendais à atterrir quelques rues plus loin et non pas devant. Pour une fois, j’avais réussi à me téléporter exactement là où je le désirais. Il fallait croire que je commençai doucement à recouvrer mes facultés de téléportation initiales.

Faisant signe aux deux femmes de me suivre, je les guidai vers l’arrière-boutique. Vraag avait l’habitude de cacher une des clés au cas où Dante rentrerait en pleine nuit d’on ne sait où.

- Installez-vous, je vous en prie. Dis-je tout en désignant une petite table et deux tabourets se trouvant dans un coin des cuisines.

Ce n’était pas aussi confortable que les installations dans la salle principale de l’auberge, mais cela ferait totalement l’affaire. Laissant mes deux comparses prendre leurs aises, je me dirigeai vers les réserves et revint avec une bouteille et deux verres à vin. Pressentant que la discussion pourrait être longue, je servis chacune d’entre elle. La nuit s’annonçait longue, alors autant ne pas avoir la gorge sèche. Et, au vu de leurs canines apparentes, quelque chose me disait qu’elles apprécieraient la boisson. Comment Vraag s’y prenait pour conserver du sang dans des bouteilles à vin ? Aucune idée. Sans doute y avait-il de la magie derrière cela. Une fois les deux dames servies, je me servis moi-même un verre de lait et les rejoignis.

- Bon… Je suis peut-être prête à vous suivre mais avant cela, je veux vraiment être sûre qu’il n’y ait pas d’autres options, hormis le meurtre. A quel point est-ce que je dois craindre ce Krall ? Tant qu’on y est, j’aimerais en savoir plus sur cette prime me concernant.

Je n’étais pas assez idiote pour penser qu’il n’y aurait pas de représailles de la part de ce fameux Krall. Morienval avait été assez explicite à ce sujet, il ne faudrait pas longtemps à ce magnat du crime pour remonter ma piste, et la mise à prix allait sans doute aider, tout dépendait des informations qu’elle contenait.

Jusqu’à présent, j’avais toujours été en sécurité et sans doute continuerais-je de l’être mais il n’était pas question de mettre en danger Vraag, sa femme , Dante ou un quelconque habitué de la maison. Aussi étais-je plus ou moins encline à écouter et - très certainement accepter - la proposition des deux vampires. Chacune avait avancé des arguments de poids. Restait à savoir qui je devais suivre….

- Et puis, tant qu’on y est… Ca serait peut-être bien que l’on fasse les présentations. Soufflais-je timidement avant de replonger le nez dans mon verre.

Tant qu’à aller vivre chez deux inconnues, autant connaître leurs noms, non ?

Dire que toute cette histoire avait commencé à cause d’une simple dispute…

Les deux vampiresses - répondant aux noms de Myryaluna et Joséphine - ne se firent nullement priées pour répondre à mes questions. Ce fut Myryaluna qui pris la parole en première. D’après elle tout se passerait bien tant que je me rangeais sous sa protection ou celle de sa comparse, ajoutant que sans cela, la situation s’empirerait fatalement pour moi. J’écoutai silencieusement et attentivement, sans même broncher tandis que Joséphine prenait la relève et m’en disait plus au sujet de la prime placée sur ma personne.

Cette fameuse prime…

Évidemment, j’étais au courant concernant cette épée de damoclès qui siégeait au-dessus de ma tête depuis un bon moment déjà. C’était une des raisons pour lesquelles je ne m’élognais jamais très loin de l’auberge. Des mercenaires s’étaient déjà rendu ici avec l’idée de me livrer à mon frère mais Vraag les en avait empêcher et - je ne sais pas trop comment - s’était débrouiller pour que l’auberge de l’Ourson Tacheté devienne une sorte d’asile pour moi. Sous son toit, je jouissais d’une sorte d’immunité mais cette dernière n’était pas éternelle, omnipotente ou valable partout. Les événements de ce soir l’avaient bien démontré…

Comment Vraag s’y était-il pris pour dissuader les mercenaires de venir faire ici ? Aucune idée mais une chose était sûre, ce n’était pas sa seule force brute qui avait permis cela. L’ours devait, lui aussi, avoir quelques relations. En parlant de relations, je reportai mon attention sur les deux femmes qui m’accompagnaient tandis que le nom de Krall résonnait une nouvelle fois, tel un glas funeste.

Que faire ?

Les suivre semblait la meilleure à faire dans l’immédiat, mais je ne pouvais définitivement pas partir sans rien dire à Vraag, Izaé ou même Dante. Je n’étais pas, non plus, enjouée à l’idée d’abandonner mon quotidien à l’auberge. C’était à l’heure actuelle la seule chose stable et rassurante que je possédais. Par ailleurs, rien ne m’assurait que ces deux-là ne me voulaient aucun mal ou tirer de moi une quelconque forme de profit. J’avais du mal à y croire, mais cette idée n’était pas à exclure. Quel intérêt deux inconnues comme elles avaient à me couvrir et s’occuper de moi ? Il devait y avoir ue contrepartie, à n’en pas douter.

- J’ai… Du mal à comprendre. Qu’est-ce que ça vous apporte, à vous ? Qu’est-ce que vous gagner à m’aider ? Autant être claire toute suite, je n’ai rien à offrir. Et si vous connaissez le commanditaire de la prime, vous savez que mon nom ne peut rien vous apporter non plus. Du moins, de ce que j’en sais…

Je fixai un long instant les deux femmes, essayent de déceler chez elle la moindre once de mauvaise intention, de convoitise ou n’importe qu’elle autre chose qui pourrait me donner une raison de ne pas les suivre. Parce qu’on ne remettait pas sa vie entre les mains de deux inconnues, aussi bonnes puissent être leur intention, n’est-ce pas ? D’un autre côté, c’était ma meilleure option pour l’instant

Quel merdier….

- Mais quel genre de famille met un prime sur la tête de ses membres !? M’indignais-je, lasse d’essayer de démêler seule cette pelote de problèmes plus inextricables les uns que les autres.

C’était une question à laquelle je n’étais pas vraiment certaine de vouloir de réponse. Impossible de ne pas avoir entendu parler des “frères Rasphodos” ces derniers mois. Leurs “exploits” étaient dans toutes les bouches. De ce que je savais, il ne fallait pas les prendre à la légère. Ils étaient dangereux et une confrontation directe avec eux, me mènerait très certainement vers ma perte. Pourquoi avaient-t-ils mené une telle action envers moi, je n’en avais aucune idée mais il était clair que je n’étais rien d’autre qu’une cible à éliminer pour eux…

Une confrontation directe était impossible mais peut-être y avait-il un moyen détourné pour se débarrasser de cette prime.

Pas question que je me laisse abattre par la situation ! Ce temps-là est fini…

- Si on en croit les dire de son subalterne, Krall ne rentrera pas avant deux semaines. Cela nous… me laisserait le temps de me préparer et d’arranger l’affaire. Quant à la prime… Il faudrait s’assurer de l’annuler mais s’en prendre directement à son commanditaire serait complètement suicidaire. Si… vous avez des idées à suggérer… Et, je suis prête à vous suivre, si cela est vraiment nécessaire.

Comme Joséphine l’avait fait remarquer, la solitude n’était pas la bonne solution dans cette situation. Alors, autant saisir les mains qui m’étaient tendues, quelques soient leurs intentions…