Une lueur dans les ténèbres

Trois jours étaient passés, trois petites journée seulement, et Dagnir avait passé son temps à réfléchir. Sur quoi ? Un peu tout en fait. Son passé, son présent, et même son avenir. Et il n'avait pas encore trouvé toutes les réponses à ses questions.
Ses principales pensées étaient restées tout de même axées sur Elfée, cette jeune femme blonde qui lui avait avoué ses sentiments trois jours plus tôt.Sru le coup, il n'avait pas voulu précipité les choses, aussi lui avait-il demandé un délai jusqu'à ce soir. Et le pauvre ne savait toujours pas comment il allait agir très exactement.

Cette nuit était spécial, c'était une grande fête, et il y avait vraiment beaucoup de monde dans la ville. Pourtant, il n'avait pas voulu se mêler à la foule. Même si c'était plus embarassant, il préférait être seul avec cette jeune elfe, dans la forêt. Et plus le temps passé, plus il commençait à se sentir mal. C'était ça que les humains appelait le "stress" ? Lui qui pensait que les elfes étaient au dessus de tels ressentiments ...

C'était maintenant le moment, le soleil venait de finir sa course effrainée de la journée, et en même temps que la lune apparente, des flocons légers commencèrent à tomber. Le bel elfe releva la tête vers le ciel, ainsi que la paume de ses mains, et pu sentir les fins cristaux glacés se poser sur sa peau pâle. C'était une sensation agréable, et il était tellement absorbée par ce phénomène qu'il ne se concentrait même plus sur ce qui l'entourait ...

Trois jours déjà c'étaient écouler depuis que j'avais fait ma déclaration à Dagnir. Le temps était beaucoup trop long.
Moi j'attendais sa réponse. Bonne ou mauvaise, je devais savoir. Oui, je l'aimais, seulement, je ne savais toujours pas si c'était réciproque, et si ça l'était, si c'était les sentiments que j'attendais...
J'avais tout raconter a mes sœurs. Il le fallait, maintenant. Leur réaction au début fut assez mouvementées, mais finalement, il eut consencus, elles m'avaient accorder le droit de le revoir.
Elles aussi allaient a cette fête, et je ne savais pas si elles étaient accompagnées ou non. Mais ça ne me dérangeait pas. Moi je voulais voir Dagnir.
C'est ainsi que ce soir, je m'etait habillée d'une longue robe verte moulante et d'un par-dessus blanc. J'etais belle, mais je n'y prêtait pas trop attention. Mon coeur battait a la chamade et ma hate de le revoir était néanmoins grande, j'avais un peu peur de ce qui m'attendait.
J'étais arrivée au villages, et j'avais attendu quelques minutes proche du grand arbre de Noël, où j'avais d'ailleurs déposer un ornement représentant les éléments.
Finalement, j'avais repérer le jeune elfe à l'orée du bois, quelques dizaines de minutes après mon arrivée. Je me dirigeais vers lui, souriante.

-Salut!

C'est la voix de la jeune femme qu'il attendait qui fit légèrement sursauter Dagnir. Cette fois, c'était lui qui était pris par surprise, contrairement à d'habitude, et rien que pour ça, il ne pu s'empêcher de sourire, amusé. Mais dès que son regard bleu-gris se posa sur Elfée, il perdit ce sourire pour laisser place à de la stupefaction. Alors, soit il n'avait vraiment pas bien observé cette jeune fille dernièrement, soit elle était ce soir tout simplement ...

- Splendide ... murmura-t-il sans savoir si elle l'avait entendu.

Il cligna plusieurs fois des yeux, comme éblouie par cette beauté et ce charisme nouveaux qui semblaient avoir pris la totale possession d'Elfée. Puis il fini par retrouver un peu ses esprits, et souris à nouveau de manière plus chaleureuse à l'intention de sa jeune compagne.

- Bonsoir. Tu es ravissante, précisa-t-il, persuadé de ne pas lui avoir encore fait de compliment.

Il préférait commencer en douceur, histoire de ne pas attaquer tout de suite le sujet crucial qu'il redoutait tant. Il allait bien devoir lui dire de toutes manières, il le savait, mais avant, il avait tant de choses à lui révéler sur lui-même. Il ne fallait pas qu'elle s'aventure avec lui sans connaissance de cause minimum.

Devant l'air totalement ahuri de mon compagnon, je souris timidement, mais j'était de plus en plus timide lorsqu'il m'annonça que j'étais ravissante.
Et que dire de... lui... Son visage était toujours aussi parfait... Il était toujours aussi magnifique, abordant ce sourire que j'aimais tant.

-Merci. Toi aussi, aussi beau que d'habitude.

Je souris doucement et m'avançait plus dans la petite clariere enneigée.
Je ne savais pas quoi dire. Je ne voulais pas mettre le sujet qui m'angoissait tant tout de suite sur la table, je voulais passer une soirée en compagnie du magnifique elfe aux yeux bleus-gris.

Bien sur, il le savait qu'il était beau, comme tous les elfes, s'était-il toujours dit. Mais l'entendre était une toute autre histoire, et l'espace d'un instant, il cru bien qu'il allait rougir, pas du tout habitué à ce qu'on lui dise des choses aussi gentilles. Pourtant, il se jura de ne pas perdre pied, quoi qu'il puisse entendre ce soir.
Il suivit du regard Elfée qui s'était avancée vers la petite clairière enneigée en silence, et fut très surpris qu'elle n'engage pas elle-même la conversation. D'habitude, c'était elle qui parlait, c'était étonnant.

*Allons bon, on ne va pas rester muet tous les deux ...*

Il soupira intérieurement et décida de faire le premier pas, en douceur. Autant commencer par le commencement, c'était toujours plus facile.

- Tu sais, avant toutes choses, je pense que je dois te parler de moi. Après tout c'est vrai, je te connais bien plus que tu ne me connais, alors si tu as des questions n'hésites pas.

Par où commencer son histoire ? Tout avait été si compliqué et il ne ressentait pas une grande joie à devoir ressasser son passé et ses souvenirs, mais c'était necéssaire s'il voulait éclaircir ses idées et celles d'Elfée.
Il s'adossa donc à un arbre proche, fixant un petit parterre de fleurs survivantes sur le sol, et commença son récit :

- Tout d'abord, il faut que tu saches que quand j'étais enfant, mon village a été incendié par des démons, non loin d'ici-même, et j'ai été capturé par ces créatures. Ils m'ont gardé captifs jusqu'à ce que je revienne à Moonlight, c'est à dire il y a seulement quelques semaines. Je te laisse imaginer ce qu'ils m'ont fait subir durant toutes ces années.

Et toutes ces choses, ces tortures mentales et physiques, sa condition d'esclave, expliquaient la haine qu'il ressentait envers les démons, et le malin plaisir qu'il prenait à les exterminer.

Le silence qui règnait sur ce petit bout de foret, c'est Dagnir qui le rompu, commençant a me parler de sa vie. Il m'apprit qu'alors qu'il était jeune, son village a prit en feu, a été incendier par des démons qui l'avait ensuite pris en captivité. J'écoutais son récit attentivement, pouvant enfin m'expliquer pourquoi il avait toujours été d'un naturel distant et silencieux.

-Sales créatures.

J'attendais néanmoins la suite, avec hate d'en savoir plus sur lui.

La jeune elfe resta très calme devant les explications du jeune homme à la longue chevelure noire, apparement attentive à ce qu'il lui racontait. Et heureusement, car ce n'était vraiment pas une partie de plaisir de se dévoiler à ce point. S'il avait pu l'éviter, Dagnir n'aurait vraiment rien dit, mais bon, il avait assez fuit comme ça ...
Il continua donc la fin de son histoire, tragique certe, mais pourtant bien réelle.

- Une fois que j'ai atteint mon stade adulte, j'ai pu me sauver des Enfers et rejoindre Moonlight. Le seul problème, c'est que je n'ai presque pas de souvenirs de ma "première vie", et c'est en partie pour cette raison qu'il m'arrive de blesser les autres sans m'en rendre compte.

Il s'en était rendu compte de ce problème au fil du temps, mais il n'arrivait toujours pas à le résoudre. Des fois, il parlait et disait franchement ce qu'il pensait, mais la formulation correcte n'allait pas avec, alors il faisait mal, et c'était assez insupportable.
Sa première vie était bien entendu ce qu'il avait pu apprendre, voir et entendre avant l'incendie. Les personnes de sa famille, s'il avait une famille, ses amis, ses proches ... Ils avaient tous des visages flous sans noms. Il avait seulement retenu son apprentissage de jeune guerrier elfe et ça lui avait bien servi pour s'enfuir sans encombre, bien qu'il puisse encore s'améliorer.

- Voilà, tu sais à peu près tout, lâcha-t-il pour conclure son histoire, se forçant en même temps à esquisser un fin sourire, masque de ses faiblesses et de ses douleurs encore refoulées.

Plus le jeune elfe continuait son histoire, plus le dégout envers ces êtres répugnant m'envahissait. Faire du mal comme ça, surtout à un enfant, c'etait la preuve évidente qu'on ne connaissait pas l'amour, et c'était plus que répugnant.
Je ne savais pas quoi dire, je ne savais pas quoi faire. Ces êtres sans coeur me donnait le gout de pleurer, cependant je ne le fis pas, c'était lui qui était dans une position pour parler. Non, ce que je devais faire, c'était le rassurer que tout était fini...
Je m'approchair donc de lui et pris sa main, l'atirant au milieu de la clariere. Je levais mes yeux vers le ciel pour gouter aux petits froids que les flocons causaient chaque fois qu'il tombaient sur ma peau, puis reportais mon regard sur Dagnir.

-Ces êtres sont répugnant, ils me dégoutent. Mais autant ont-ils causé du noir dans ta vie que je veux causé de la lumière en toi.

Puisque même si sa réponse était négative, moi j'allais rester à coté de lui. Puisqu'amoureuse comme je pouvais l'être, c'était impossible...

-Merci. De m'avoir raconter ton histoire. Ça me prouve que tu me fais confiance et j'apprécie.

Je regardais alors nos mains liées. Oui, la promesse de jours plus heureux était faite. Et tout ça pouvait commencer des aujourd'hui.

-Tu danses?

Dagnir avait bien remarqué l'expression changeante de la jeune elfe lorsqu'il lui avait raconté son histoire. N'importe qui l'aurait trouvé glauque après tout.
Il releva son regard du sol pour le poser sur Elfée lorsque cette dernière attrappa sa main et l'attira vers le milieu de la clairière, disant qu'elle voulait être la lumière qui éclaircirait les ténèbres du passé.

Ces mots le touchèrent au plus profond de lui-même. Une lumière, capable d'exorciser tous ses maux était-elle bien possible ? Il allait sûrement être surpris que se soit le cas. Une nouvelle fois, il sentit une chaleur soudaine l'envahir malgré le froid causé par la neige, et il ne pouvait détacher son regard de celui de la jeune femme devant lui, comme hypnotisé. Ses sentiments étaient en train de se réveiller, inconsciemment.
Sans qu'il ne le saches vraiment pourquoi, il releva son autre main et la posa doucement sur la joue de la jeune elfe, gardant toujours son fin sourire, contenant maintenant de la joie et de la reconnaissance, alors que la jeune fille le remerciait de lui avoir raconté son histoire.

- Je te remercie également de m'avoir écouté.

Il retira ensuite sa main de sa joue et pris son autre main dans la sienne. Elfée regarda leurs mains entremêlées et lui proposa de danser.
Heureusement pour lui, Dagnir avait eu l'occasion d'assister à des soirées, chez les démons qu'il avait servi étant enfant, et étant obligé de rester à l'écart des convives, il avait tout de même toujours regardé comment se passaient de tels évènements. Puis, après tout, les danses étaient universelles, comme la valse par exemple.
Il conserva donc la main de la jeune elfe dans sa main droite, posa sa main gauche sur sa taille et commença à faire danser doucement Elfée sans rien dire, la faisant tournoyer avec délicatesse au centre de cette petite clairière enneigée.

Doucement, nous valsion au millieu de cette étendue blanche. Ma longue robe voltigeait autour de nous tendis que les flocons tombaient sur nous, si légers, si fins...
Mes yeux étaient perdu dans les siens. Nous dansions sur une musique non présente et j'avais comme l'impression que le temps c'était arrêter. C'était un paysage a faire rêver plusieurs jeunes filles, on y avaient toutes déjà rêver.
Sa main posée sur ma taille avait provoquer des décharges douces et apaisantes, fesant disparaitre mon stress un peu. J'avais posé la mienne sur son épaule et m'était laisser entrainer dans cette danse.

-Joyeux Noël, Dagnir...

Elfée ne disait rien non plus, elle se laissais entrainé dans cette danse douce et agréable qui n'avait besoin d'aucune musique pour exister.

- Män meryale, írimar wen, lui retourna-t-il dans un sourire.

Il venait de la désigner comme "belle jeune fille" dans leur si jolie langue natale, après lui avoir souhaité également un bon jour de fête. Il s'arrêta alors de danser pour lui faire faire un tour sur elle-même, durant lequel il ne s'abstint pas de la regarder à peu près sous toutes les coutures, aboslument subjugué par sa beauté. Les autres elfes aussi étaient belles, toutes sans exception, mais Elfée avait à ce moment précis un petit quelque chose qui faisait la différence. Puis, il s'en rendit à peine compte, mais elle venait de réussir à la faire sourire après avoir parlé de son passé, et ce n'était jamais très facile !

Il plongea ensuite une nouvelle fois son magnifique regard bleu-gris dans les yeux mauve de la jeune elfe. Mais quelle était cette attraction si forte qu'elle avait sur lui maintenant, alors qu'il n'en était pourtant rien auparavant ? Il avait l'impression d'être sous l'emprise d'un maléfice, et pourtant, il n'aurait voulu pour rien au monde en être soigné ...

- Im nauth man im melo te ...

"Je crois que je t'aime", étaient exactement les mots qu'il venait de lui dire, presque sans sen rendre compte. Il était tellement plus à l'aise en elfique, et il arrivait mieux à prononcer ces paroles que dans une autre langue. C'était plus facile, plus doux et bien plus beau à ses yeux.
Il ne savait pas encore si ses mots étaient vraiment sincères, ou plutôt, à quel point ils étaient sincère, car il ne savait pas si ce qu'il ressentait était vraiment de l'amour, mais il avait envie de voir ce que cette relation pouvait donner.
Et maintenant, qu'allait-il advenir de la suite ? Qu'allait penser l'entourage d'Elfée ? Il ne le savait pas, et pour être honnête, il n'y pensait pas vraiment. Il attendait simplement de voir comment sa jeune compagne alait réagir.

Dagnir ce mît a parler en elfique, ma langue préférée, me souhaitant a son tour un joyeux Noël, et en m'appelant "belle jeune fille". Je souriais doucement lorsqu'il me fit tourné lentement, nous avions arrêter de bouger.
Et à cet instant précis, il me dit... il me dit qu'il m'aimait. Et ces mots, prononcés en elfique, sonnaient comme une délivrance pour moi. Serait-ce possible que mes sentiments pour lui étaient réciproques?

-Nedh na te talt?

"En es-tu sûr?" Exactement ainsi. Quatre petits mots magnifiques mais si...
La chaleur m'avait envahit. Je me sentais bien, j'étais heureuse. Je fixais les yeux du bel elfe et reposais ma question.

-Nedh na te talt, Dagnir?

Ma voie était douce, mon regard aussi.

"Nedh na te talt ?", ou "en es-tu sûr ?" dans notre langue. Il ne l'avait justement pas affirmer, parce qu'il n'en était pas certain, mais en voyant ce regard mauve presque suppliant et pourtant si doux et posé, il n'eût pas la force de lui répondre.
Il ne voulait pas lui briser le coeur ou lui faire croire des choses, mais en même temps, il ne savait pas exactement ce qu'il ressentait. Il n'avait pas voulu affirmer quelque chose dont il n'était pas sûre, mais son inconscient avait parlé à sa place, il n'avait pas réfléchi sur le coup. Et c'était impossible de faire marche arrière maintenant ...

Elle reposa sa question, et entendre son nom prononcé de cette manière fit frémir Dagnir. Quelle situation délicate, il n'aurait jamais pensé à ce point ... Et il ignorait comment répondre sans lui faire de peine. Puis comme si ça ne suffisait pas, il cherchait mentalement comment il pouvait lui expliquer ce qu'il ressentait, bien que se dévoiler un peu plus était vraiment très difficile pour lui.

- Pour être franc, non, je n'en suis pas sûr. Je sais simplement que tu dégages quelque chose qui m'attire vraiment.

Il continuai de fixer ses jolis yeux mauves et ressera un peu ses mains sur celles de la jeune fille. Il avait affiché un air sérieux, mais repris à présent un sourire légèrement amusé.

- Je crains que tu ne doives m'apprendre à aimer, finit-il par dire, en espérant que ces mots fassent sourire sa jeune compagne.

Sa réponse était négative, mais... au fond quelque chose m'ordonnait de la pas laisser tomber. Non, je ne voulais pas le laisser aller.
Il me demanda de lui apprendre à aimer, apprendre a ouvrir son coeur pour laisser place à ce sentiment, tout simplement.

-Oui. Je serai là pour toi, je te le promet.

Apprendre à aimer... Ça promettait d'être difficile, mais j'allais essayer. Pour lui. Pour moi.

-Je te referai vivre le plus beaux sentiment qui existe sur terre, c'est comme un pact. Et un jour... peut-être arriverais-je à te faire éprouver ce que je ressens pour toi.

Je souris et ajoutais:

-Mais JAMAIS je ne te laisserai tomber. Ça aussi c'est promit.

Dagnir voyait très clairement à quel point la jeuen elfe aux longs cheveux blonds pouvait l'aimer. Elle lui donnait sa confiance, elle était prête à lui faire découvrir l'amour, comme un pacte, et son regard ... N'importe qui aurait fondu littéralement devant une telle expression. Elle était déçue, ça se voyait, et pourtant, le bel elfe avait fait attention à ce qu'il avait dit.

*Je ne suis vraiment pas doué ...*

Il soupira pour lui-même mais extérieurement, puis pensa qu'il ne devait pas laisser le silence s'installer une nouvelle fois, il serait bien trop pesant. Et c'est alors que le sourire de la jeune elfe réapparu sur son beau visage, et elle lui promit de ne jamais le laisser tomber. Il était heureux de la revoir sourire, mais il n'en fit pas de même, se contentant de toujours conserver son regard plongé dans le sien.

- Tu sais ... Je vais surement me répéter, mais tu t'engages sur un voix dangereuse Elfée. Bien que je ne sois pas un demi sang, je ne suis pas si pur que ça.

Et en cela, il voulait dire qu'il avait des intentions très sombres par moment et qu'il pouvait s'avérer très dangereux. Se couvrir de sang ne lui avait jamais fait peur, et quand ses instinct elfiques étaient réveillés, il devenait absolument incontrolable.

Le jeune elfe me répéta que je m'embarquais sur une voie dangereuse puisqu'il n'était pas si pur que ça. Je ne voulais rien entendre et le coupais sur le champ d'un doigt.

-Ne répète pas cela.

Je dégageait mon oreille à moi et la lui montra.

-Nous sommes pareil. Tuer n'est plus dans mes activités, certe, mais je pourais m'y remettre, si je voulais. Je suis une elfe. Une elfe d'origine chasseuse.

Et c'etait mes sœurs qui m'avaient couper du reste de ma race. Mais je ne pouvais nier mes origines. Ma mère était une chasseuse.

Le jeune elfe aux longs cheveux noir fut coupé dans ses propos par sa jeune compagne qui lui demanda de ne pas répéter de telles choses. Elle désigna ensuite une de ses oreilles pointues et affirma qu'ils étaient tous les deux pareils, qu'elle était également une chasseuse et qu'elle pouvait se remettre à tuer si elle le voulait. Mais Dagnir n'avais pas voulu en venir là, et il secoua doucement la tête en signe de négation.

- Justement non, tu n'as pas à changer. Je vois très bien que tu ne prends pas de plaisir à faire souffrir.

Il baissa alors légèrement la tête et le regard, sans lâcher les mains de la jeune fille habillée de cette belle robe verte. Sa voix perdit un peu de son intensité. Ce n'était pas facile d'assumer ce que l'on était, même si l'on en était fier par moment.

- Alors que moi, je n'ai aucune pitié. Tu l'a déjà vu quand j'ai tué cette démone. Je n'aimerais pas te faire du mal sans le vouloir.

Gardant la tête baissée, il afficha alors un sourire quelque peu ironique et continua. Il ne savait même plus ce qu'il devait penser de lui-même.

- Et c'est à peine si je sais encore ce que veut dire le mot confiance.

Entre autres, parce qu'il avait oublié une multitude de sentiments naturels de la vie. Aimer, faire confiance, avoir de la compassion ... Toutes ces petites choses essentielles pour être quelqu'un de bien.

- Je ne suis pas si différent des autres créatures maléfiques, lâcha-t-il enfin, sans sourire, dans un regard vide.

J'allais pleurer, au discours du jeune elfe. Mais je gardais mon sang-froid. Je l'écoutais jusqu'au bout, même lorsqu'il me dit qu'il n'était pas si différent des autres créatures du mal.

-Dagnir, je t'en pris...

Mais yeux se gorgèrent d'eau, mais aucune larme ne coula.

-Non. Je ne suis pas d'accord. Tu es beau. Tu es intelligent, tu es charmeur. Tu es silencieux, posé, mais ta présence me rend heureuse. Tu me rends heureuse. Lorsque tu souris. Lorsque ta main est sur ma taille. Lorsque nos yeux se croisent. Lorsque nous sommes ensembles.

A ce moment, je me rapprochais de lui et déposais avec délicatesse mes lèvres sur les siennes. Le gout était... merveilleux. Sucré, naturel...
Je me défis de ce gout quelques secondes plus tard, et suppliante, je dis:

-Tu n'as pas oublier ça? Je t'en pris... Ne l'as-tu jamais ressentis?

Le ton suppliant de la jeune elfe fit relever la tête à Dagnir, qui l'entendit lui dire qu'il était beau, intelligent, posé, et que sa simple présence suffisait à rendre Elfée heureuse. Elle aimait le sentir auprès d'elle, même s'ils gardaient tous les deux le silence. Puis elle fini par se rapprocher de lui et par déposer un baiser sur ses lèvres.

La chaleur maintenant familière revint emplir son corps et il sentit son coeur s'emballer au contact de la jeune femme. C'était si doux, si agréable comme contact, qu'il cru bien que le temps s'était arrêté. Lorsqu'Elfée s'écarta du bel elfe et qu'elle lui demanda s'il n'avait pas oublié "ça", il comprit ce qu'il venait de ressentir.

*Alors c'est comme ça, l'amour ...*

Il n'avait même plus l'impression de toucher terre tellement il se sentait bien. Bizarre, mais bien. Il avait l'impression que son coeur allait exploser sous le feu de l'émotion, mais cette sensation était vraimen très agréable. Un peu comme lorsqu'il était enjoué à l'idée de chasser, mais en beaucoup plus intense.
Elle lui avait demandé s'il avait déjà ressenti quelque chose comme ça, et il se rapprocha doucement son visage du sien. Puis, comme instinctivement, il posa une main sur la nuque de la jeune elfe et captura à son tour ses lèvre dans un baiser plein de tendresse. Il lui murmura ensuite entre ses lèvres, comme pour lui dire un secret :

- Je crois bien que c'est la première fois.

Lui qui avait pensé pendant tant de temps qu'il était amoureux de son amie d'enfance, Elwyn, il se rendait maintenant compte qu'il n'en était finalement rien. Il n'avait jamais ressenti une chose aussi forte pour cette jeune elfe aux yeux bleus. Il l'aimait juste comme on aime une soeur ...

Alors que je me défaisais de l'emprise du bel elfe, celui-ci m'attira de nouveau sur lui et m'embrassa doucement. Moi je fermais les yeux pour en profiter au maximum, et lorsqu'il me dit qu'il croyait que c'etait la première fois, je sentis un bonheur m'envahir comme jamais au par avant. Oui, c'était si intense que même dans mes rêves les plus fous je n'aurais jamais penser vivre quelque chose d'aussi pur.
Plus rien n'existait autour de nous. Le temps semblait avoir fait la grève, les flocons avaient arrêter de tomber. Plus rien n'existait maintenant, c'était lui et moi, sans rien autour.
Ma volonté m'avait abandonner. J'étais si bien que je n'aurais jamais voulu me défaire de ses bras.

-Im melo te...
*Je t'aime*

C'était ça la signification. C'était ça l'amour. Et je prenait plaisir de le découvrir dans un être comme lui.
Doucement, je pris sa main pour la poser sur ma poitrine mais je ne dis rien, laissant le contact de sa main sur mon coeur m'imprégner de plus en plus du bonheur qu'il me procurait.
Au bout d'un moment, je fini par lâcher ses lèvres, mais ne m'eloignais pas pour autant de lui, posant tout simplement ma tête sur son épaule.

-Reste avec moi... s'il te plais...

La jolie jeune femme à la longue chevelure blonde lui dit qu'elle l'aimait, avant de poser la main du jeune elfe sur sa poitrine, et il pu sentir les battements si forts de son coeur. Elle l'embrassa de nouveau, et il la laissa faire, rassurer par ce contact d'une douceur incroyable, presque irréelle. Elle déposa ensuite sa tête sur l'épaule du jeune homme aux cheveux noirs, et il l'entoura de ses bras dans une étreinte qui se voulait chaleureuse. Elle lui demanda alors de rester avec elle, et il ne la relâcha pas, passant une main dans ses cheveux clairs.

- J'ignore pourquoi, mais je ne compte pas t'abandonner. Je resterai à tes cotés, et je te protegerai, quoi qu'il arrive.

Plus le temps passait, et plus Dagnir se demandait ce qu'il était en train de se passer. D'accord, il avait découvert ce que signifier le mot "amour" et le sentiment en lui-même, mais il était étonné de le découvrir seulement maintenant. A moins qu'il ne s'en souvienne pas, il n'avait réellement jamais ressenti une telle chose. Etais-ce normal ?
Il sentais que s'il arrivait quelque chose à Elfée, il ne pourrait jamais se le pardonner. Mais cette sensation était si soudaine, si nouvelle, que ça en devenait presque étrange. Et puis, il avait tellement pensé à elle durant les trois derniers jours ... C'était peut-être pour ça que son coeur s'était éveillé.

- Je sais que je ne veux pas te perdre ... lui avoua-t-il.

Il resserra un peu plus Elfée contre lui en faisant bien attention de ne pas lui faire mal puis fini par se détacher très légèrement d'elle, attrapa sa main et lui intima de le suivre sans le lâcher. En quelques secondes ils se retrouvèrent au sommet d'un arbre vraiment gigantesque, et de là ils pouvaient voir les lumières de la ville ainsi que le grand sapin, trônant au beau milieu des rues.
Dagnir s'assit sur une branche robuste, attira sa jeune compagne sur ses genoux et garda son regard sur la ville proche.

- Tes soeurs ne t'en veulent pas de ne pas être avec elles pour la nuit de Walpurgis ?

Dagnir me dit qu'il ne voulait pas me laisser seule, qu'il me protègerais, quoi qu'il arrive. C'était vraiment comme dans un rêve. Il ressera alors son étreinte sur moi, puis se décola au bout d'un moment, m'attirant au sommet d'un arbre gigantesque. Il me fit assoir sur ses genoux, puis me demanda si mes soeurs ne m'en voulaient pas de ne pas être avec elle pour la nuit de Walpurgis.

-En réalité, je crois qu'elles ne sont même pas ensembles.

Elles fêtaient chacune dans leurs élément. Tatiana était partie dans le ciel, au dessu des nuages, Ukia était partie nager aux sources d'eau chaudes, et Amélia avait préférer rester à la maison, prétextant un mal de tête. Et moi je leur avait dit que j'allais en ville rencontrer des amis. C'était... pas vrai dutout.

*Ça ne me dérange pas qu'elles ne soit pas au courant de cette histoire.*

-Nous n'avions jamais fêter Noël auparavant.

Dagnir fut très supris d'entendre que la jeune elfe aux longs cheveux blonds n'avait jamais fêté Noël auparavant, et que ses soeurs n'étaient même pas ensemble ce soir. Il ne comprenait toujours pas comment ses soeurs et elle pouvaient agir de manière si détachée, mais au fond, il savait que ce n'était pas un sujet très agréable à aborder pour Elfée, alors il n'insista pas trop.

- C'est dommage, c'est pourtant une fête qui se déroule souvent en famille.

En famille ... Lui, cela faisait bien longtemps qu'il n'avait plus aucune famille, mais bon, inutile de replonger dans des souvenirs aussi sombres.

- Surtout qu'à Moonlight, cette nuit est particulièement magique, d'après ce que j'ai pu entendre.

Car ça aussi, il ne s'en souvenait pas de l'avoir célébrer dans son enfance. Pourtant, voir les illuminations et entendre quelques musiques provenant de la ville lui rappelèrent quelques petites choses. Ces sons étaient familiers, il en était absolument certain. Il espérait que ses souvenirs reviendraient, peu à peu.

- Cependant, je pense que je préfère être seul avec toi pour ce soir, lui dit-il en souriant.

Lorsque le bel elfe me dit que c'était dommage que je ne soilles pas avec ma famille, je souris tristement. Mais lorsqu'il me dit que cette journée était particulièrement magique, la tristesse de mon sourire s'évapora en fumée, alors que j'articulais doucement:

-Evidemment qu'elle est magique, puisque nous sommes ensembles.

Mais il n'eut pas l'air de l'avoir entendu puisqu'il m'annonça qu'il préférait rester seul avec moi.

-Oui, et la soirée ne peut pas être plus magnifique. Dire qu'elle vien de commencer...

Je regardais à mon tour la ville, curieuse de ce qui pouvait bien ce passer là-bas. Il y avait une patinoire sur laquelle quelques couples valsaient ça et là. Au centre, il y avait le grand sapin, le plus magnifique que je n'avais jamais vu.
Mon esprit n'était cependant pas dans la ville. Il était ici, avec lui.
Soudain, des "bang" retentissants nous parvimes de la ville. C'était des feux d'artifices aux couleurs multiples. Surement un cadeau des sorciers. Je les admirais en silence trouvant ce spectacle magique.

-Cette question va probablement te paraitre bizarre mais... Pour toi, c'est quoi le paradis?

La jeuen elfe semblait vraiment aux anges d'être ici, seule avec Dagnir, et elle ne se priva pas de le lui faire remarquer, ce qui fit une nouvelle fois monter la chaleur à l'intérieur du corps du jeune homme. Il remarqua ensuite qu'elle observait la ville, tout comme lui, et soudain, de belles couleurs vives parsemèrent le ciel. Des feux d'artifices de toutes les formes et de toutes les tailles barraient le ciel à une allure vive. Magie des sorciers principalement, et leurs sorts étaient très réussis.

Puis, Elfée lui posa une question, qui laissa perplexe notre bel elfe. Elle lui demanda ce qu'était le paradis pour lui, et ce dernier mit quelques secondes à lui répondre, car il savait très bien qu'elle ne voulait pas parler du paradis des anges.

- Le paradis ... Eh bien, je supose que pour être paradisiaque, un endroit doit être agréable à regarder avant tout. Puis, on doit s'y sentir bien, loin de tous les dangers.

A vrai dire, Dagnir avait plus souvent pensé à l'enfer qu'au Paradis, puisque durant sa captivité, il avait pu en apprendre beaucoup sur les créatures maléfiques. L'enfer était un endroit bien réel, et il devait certainement exister des endroit bien meilleurs, que l'on pouvaient qualifier comme "paradis terrestres".

- Et si l'on est en compagnie des personnes que l'on aime, c'est encore mieux, ajouta-t-il un peu maladroitement.

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