Le retour d’un nudiste et d’une fée. Mais cette fois, elles sont deux [Pv Heimdall ]

C’était la panique !

Comment avait-il bien pu oublier cela !? Deux années de suite en plus ! Quel idiot il faisait ! Il fallait qu’il trouve quelque chose !  Quelques chose d’éblouissant. S’il se ramenait encore avec un cadeau de dernière minute, Luisa ne lui pardonnerait pas et piquerait sans doute une crise, ce qui fatalement ferait enrager son vieux frère et ferait culpabiliser ce pauvre Heimdall. Pas question de revivre le cauchemar de l’an dernier ! Ca lui avait pris énormément de temps pour que Thiago ne lui en veuille plus ! Mais… Comment allait-il s’y prendre ? Qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir acheter à cette sale gosse pourrie gâtée ?

Et alors qu’Heimdall se lamentait sur son sort, une aide divine vint à lui. Enfin… Plutôt une aide féérique !

- ¿ En serio ? Tu ferais ça pour moi ?Demanda-t-il tandis que la rouquine le rassurait et lui proposait son aide. ¡ Eres la mejor ! S’exclama le brun tout en câlinant la petite fée.

Heimdall ne réfléchit même pas au fait qu’un geste d'affection aussi soudain pouvait mettre Louisana mal à l’aise. Il n’y pouvait pas vraiment grand chose, à vrai dire. Heimdall était ainsi, tactile et spontané avec les gens qu’il les connaisse depuis des années ou seulement depuis quelques heures. C’était pour le meilleur et pour le pire évidemment. L’homme fée ne comptait plus les fois où cela lui avait causé des ennuis.

La remarque de sa compagne du jour quant à sa tenue le ramena toutefois à la réalité.

- Ah ! Tu as raison !

Et sans même se soucier de la présence de la petite rousse, le gigolo se délesta de ses vêtements au profit d’une tenue, qui bien que simple, était un peu plus élégante. Ceci fait, il tendit l’un de ses propres t-shirt à sa comparse.

- Mets-ça, je crois que ça sera plus décent.Dit-il tout en pointant du doigt le décolleté plus que plongeant de la jeune femme. Ah ! Et le blouson, c’est cadeau !

Quelques minutes plus tard, les deux fées se retrouvaient dehors, en plein centre du quartier commerçant. A cette heure-ci, le coin était bien plus animé que lors de leur arrivée dans l’appartement d’Heimdall. Les commerces avaient ouvert et les gens commençaient à affluer. Laissant son regard parcourir les lieux, Heimdall s’adressa à Lou.

- Alors ? Par quoi on commence ? On va te chercher une tenue ou on se lance tout de suite à la recherche d’un cadeau pour Luisa ? On pourrait peut-être aller manger un bout en premier, non ? Je meurs de faim !

Attendant une réponse de la part de Louisana, le brun continua d’examiner les lieux, ne se rendant même pas compte qu’il venait de proposer d’offrir une tenue à Louisana pour assister à une soirée à laquelle il ne l’avait même pas invité de vive voix. Mais bon, pour lui, ça coulait de source pour lui. Louisana l’accompagnait à la fête d’anniversaire de sa nièce d’adoption.

La familia es lo más importante.

Ce n’était pas une évidence, pas une loi universelle, évidemment. Certains renient leur famille, d’autres en sont exclus, et certains partageant le même sang, la même chaire se connaissent et s’apprécient autant que des s’ils étaient étrangers les uns aux autres.  Mais c’était là une chose importante pour Heimdall, si pas la plus importante. Peu lui importait sa condition de quasi immortel, le pouvoir ou encore la richesse. Rien n’avait plus d’importance à ses yeux que le bien-être de sa famille. C’était, à son sens, le plus précieux des biens qu’il possédait. C’est un homme que l’on peut qualifier d’égoïste, qui vous vendrait sans une once de remords pour son salut et pourtant… Pourtant, il serait prêt à sacrifier tout ce qu’il a pour les bien de ceux qu’il considère comme sa famille.

Alors bon sang ! Comment fait-il pour toujours oublier l’anniversaire de Luisa ?!

Heureusement que Louisana était là pour lui sauver la vie. Cet imbécile de gigolo devait une véritable chandelle à la petite fée, vraiment…

- Allons-y alors, je connais un très bon restaurant à deux rues d’ici.

Quelques minutes plus tard, les deux fées se trouvaient devant un café à la devanture des plus coquettes. Invitant galamment la rouquine à entrer dans l’établissement, Heimdall la suivit et s’installa face à elle, à une table prévue pour deux.

- Luisa donc… Commença-t-il pour reprendre la conversation qu’ils avaient laissé en suspens tout en tendant la carte des menus à Louisana. C’est une gamine pourrie-gâtée. Capricieuse, exigeante, hautaine et un tantinet manipulatrice.

On faisait mieux comme portrait n’est-ce pas ? Surtout quand il s’agit de son unique nièce !

- Mais qui peut lui en vouloir…. Elle est belle, intelligente, douée et a tendance à réussir tout ce qu’elle entreprend. C’est l’un de ses enfants prodige à qui la vie ne cesse de sourire. Enfin… enfant. Il paraît que c'est une femme maintenant, puisqu’elle a dix-neuf ans aujourd’hui.

Sa propre remarque le fait sourire. C’est vrai, Luisa ne veut plus être considérée comme une enfant mais dix-neuf ans… Ca lui semble presque dérisoire, lui qui est voué à vivre des siècles durant. Peut-on vraiment se considérer comme un adulte à cet âge-là ? Le brun a lui-même parfois l’impression d’être encore un grand enfant alors qu’il a presque atteint le siècle. Alors comment peut-elle se targuer d’être une adulte, elle qui n’a même pas encore vingt-ans.

- C’est un petit tyran qui régit son monde avec une main de fer mais… Je l’adore.

Le sourire du brun ne fait qu’accentuer ses dires. Il suffit de voir la lueur de tendresse qui éclair son regard bleu pour se rendre compte à quel point il est attaché à la jeune sorcière.

- Elle est un peu comme toutes les filles de son âge, elle aime les jolies choses brillantes et précieuses. Un beau bijou pourrait très bien faire l’affaire mais… J’aimerais trouver quelque chose spécial, unique.

Le regard d’Heimdall - jusqu’ici perdu dans la salle du café - se reporte alors sur Louisana. Il était curieux d’entendre ses suggestions. Et alors qu’il l’observait, une question lui traversa l’esprit. Qu’en était-il de sa famille à elle ? Avait-elle des frères et soeurs ? Un être qui partageait sa vie ? Des enfants ? Après tout, les apparences peuvent être trompeuses. Lou donnait l’impression d’être une gamine à peine sortie de l’adolescence mais peut-être avait-elle une ribambelle de nourrissons lui ressemblant, cachés dans la forêt. Heimdall pouffa de rire face à ses propres divagations. Non… Il doutait fort qu’elle soit mère mais il était curieux de savoir, concernant le reste. Il était curieux mais s’abstint de poser toute question. Après tout, le demi-sang était mieux placé que n’importe qui pour savoir que, même s’il s’agit de la chose la plus importante, la famille est un sujet tabou et douloureux pour certains. Ce fut, après tout, son cas pendant très longtemps.