La bonne foi ne fait pas loi là où l'Orgueil est roi [Pv Edwin]

Musique Maestro ! :

Pourquoi fallait-il toujours qu'il y en ait un qui mette le pied de travers ?

-Pi… Pitié ! Je vous ai livré Marcus ! Je vous ai aidé mettre au jour les manigances du Loup… J'avoue ne pas avoir fait les bons choix mais… Mais je me suis repris, j'ai fait preuve de fidélité et de bonne foi envers vous, Monsieur !
- Mon pauvre ami ! Ce n'est pas tant la fidélité que ta peur de la mort qui t'a amené à dénoncer ton frère. Et… malheureusement pour toi, bonne foi ne fait jamais loi, là où l'orgueil est roi.

Une question qui me titillait l'esprit, tandis que mon regard sanglant était plongé dans celui du pauvre bougre agenouillé devant moi. Je m'étais amusé de l'irritation que la dissidence des Bêtes causait à Orca mais, maintenant que cette dissidence frappait à mes portes, cela m'amusait beaucoup moins.

J’avais beau avoir réussi à calmer les gangs, rallier les Pontes. Il semblait que ma position restait toujours discutée et que cela dérangeait toujours…

- Pitié, Boss… Ma famille…
- Chuuut… Soufflais à l’oreille de mon subalterne tandis que je m’étais penché sur lui, le bâillonnant de ma main pour faire taire sa complainte. Rends-nous service à tous les deux et ne te cherche pas d’excuse. Sois un homme et assume les conséquences de tes actes. Continuais-je tandis que ma main se resserrait de part et d’autre de son visage. Tu as voulu tenter ta chance, c’est tout à ton honneur. Mais tu as malheureusement parié sur le mauvais cheval. Tu as été trop gourmand l’ami et… C’est tout le fonctionnement du Quartier de l’Ombre que tu as manqué de mettre à mal. Tu comprends que je ne peux décidément pas laisser passer ça ?

Seul un cri de douleur étouffé me répondait. Je plantai une nouvelle fois mon regard dans celui de mon vis-à-vis tandis que j’observai avec attention ce que ma magie était en train de lui faire. Du sang lui coulait des oreilles, du nez, des yeux et je pouvais même sentir le liquide chaud recouvrir la paume de ma main. C’était assez sale à voir de l’extérieur, l'intérieur devait être pire. Chaque parcelle de l’être de cette vermine était lentement en train de se désagréger.

- Dégagez-moi ça. Ordonnais-je à mes hommes tandis que je me redressai et essuyait ma main à l’aide d’un mouchoir. Et… Puisque l’heure semble être aux aveux et à la confidence, mettons une bonne fois pour toute les chose au clair. JE suis le seul maître ici ! JE suis le seul digne de juger ce qu’il est bon de faire ou non ! Je dépiauterai vivant, petit bout par petit bout, le prochain qui se permettra de prendre des initiatives sans mon accord. Hurlais-je, ma voix grondant comme le tonnerre.

Ma patience commençait doucement à s'effriter et l’idée de réduire cet endroit et les bons à rien qui le peuplait en cendre me démangeait sérieusement. Mais sans hommes, je n’irai pas bien loin…

- Ceux à qui l’idée que je sois assis sur le trône sont libre de quitter les lieux ou de venir prendre cette place s’ils pensent pouvoir me vaincre. Je me tournai vers l’assemblée que composait mes hommes, écartant légèrement les bras, comme si je les invitait à venir me défier. Mais aucun ne bougea. Ce n’étaient pas eux qui me poseraient soucis, je le savais.

Mais si la base de la pyramide s'effrite, le sommet ne tiendra pas. Il fallait que je trouve d’autres moyens que la peur et la force pour m’assurer la fidélité de mes hommes, à tous les échelons.

“Diriger, c’est savoir faire preuve d’autorité et de force à certaine moment et faire preuve de douceur et de compromis à d’autre” m’avait souvent dit Aenar. Maintenant que j’étais à sa place, je me rendais compte à quel point il l’avait raison à ce sujet. Et admettre cela me laissait un goût amer en bouche tout comme le fait de réaliser que j’allais sans doute user de ses méthodes si je voulais arriver à mes fins.

Mais cela devrait attendre. J’avais d’autres plans pour ce soir.

- Nero, sors ton plus beau costume ! Ce soir, nous sortons ! Annonçais-je tandis que je regagnai mes quartiers, où je lui avais demandé d’attendre.
- Parce que tu trouves que c’est le moment de s’amuser ?
- Il n’est nullement question de s’amuser mon frère ! Nous allons à la chasse ce soir ! A la chasse au spectre !

Et nous voilà, quelques instant plus tard, installés dans une somptueuse berline noire nous conduisant dans la Zone Neutre.

- Tu crois que c’est le moment d’aller titiller l’autre détraqué au masque ? Ca t’as pas suffit d’aller défier la Baleine Tueuse ? A quoi tu joues, sérieusement ? Tu ne crois pas qu’on a déjà assez de choses à gérer ainsi que pour te faire des ennemis supplémentaires ?
- Me crois-tu aussi idiot que cela, Nero ? Il n’est nullement question de se faire des ennemis mais plutôt essayer de forger des alliances. D’ailleurs… Je ne te savais pas aussi préoccupé par ces affaires. Je pensais que seule ta petite famille t’importait. Je souris légèrement, constatant qu’il s’est réellement assagi.Quatre ans plus tôt, il aurait proposé de casser la tête de toute personne osant s’opposer à nous. Comment t’y prendrais-tu pour régler le problème, dis-moi ? Demandais-je avec une pointe d’amusement dans la voi, voulant savoir à quel point cette ange lui avait retourné le cerveau.
- Y’a ce vieux proverbe qui dit dit ne main de fer dans un gant de velours… Ou c’est l’inverse ? Bref, tu leur as montré le monstre, montre-leur l’homme. Enfin, fait semblant d’avoir une once d’humanité.Je ris. Tout n’était pas perdu, il était capable de faire preuve d’un peu de jugeote finalement ! On peut pas vraiment dire qu’on a beaucoup d’amis ici… Il faut s’assurer d’avoir du soutien, aussi. Je pense.
- Et c’est justement pour cela, que nous sommes ici. Déclarais-je tandis alors que la voiture stoppait sa course. Nous étions enfin arrivés à destination.
Le Rainbow Hell ! Haut lieu de fête et de réjouissance de la Zone Neutre.

Je remontai la file sans me soucier des râleries de ceux qui la composaient. Le videur n’émit aucune objection lorsque je fis mine de pénétrer dans le club. Contrairement aux macaques d’Orca, ceux-ci semblaient savoir reconnaître un Rasphodos quand ils en voyaient.

- Deux whisky sours, à apporter au Carré VIP. Commandais-je au barman avant de me diriger dans la direction annoncé. L’employé semblait avoir quelque chose à dire mais j’étais déjà bien loin.

L’endroit que je convoitais semblait déjà occupé par une bandes de six. La fracas de la porte les poussa à tourner la tête dans notre direction, d’abord avec le sourire - pensant sans doute qu’il s'agissait d’un serveur et de leur commande - avec un air teigneux ensuite tandis qu’il se rendaient comptent qu’il s’agissait juste de deux gêneurs.

- Dehors.

Un bref instant de plus pour se rendre compte à qui ils avaient à faire et la place étaient libre. J’avoue avoir été surpris, je ne pensais pas que cette place de choix nous serait cédée aussi facilement. Je m’installai dans les confortables divans tandis que mon frère s’approchait de la baie vitrée offrant une vue imprenable sur les combats se déroulant dans l’arène.

- Il faut reconnaître que ce cher Léon à du goût ! D’un claquement de doigts, je fis apparaître quelques ombres. Parcourez la zone et trouvez l’homme au masque. Leur ordonnais-je alors que nos boissons arrivaient.
- Et maintenant ?
- Maintenant, on attend.

La méthode n’était pas réellement différente de celle utilisée avec Orca, il y a peu. J’espérais que ma simple présence dans ce lieu connu pour être sous la protection du Phantom suffirait à faire surgir celui.